ARCHIVES - 50 ans de la mort de Georges Pompidou : quand le président donnait le départ des 24 heures du Mans

Georges Pompidou, mort il y a 50 ans le 2 avril 1974, était venu au Mans le 10 juin 1972 donner le départ des 24 Heures. Il est le premier et le seul président de la République à l'avoir fait. Passionné d'automobile, Georges Pompidou a joué un rôle important dans l'épopée Matra. Hervé Guyomard, spécialiste de l'histoire des 24 Heures du Mans et ancien directeur du circuit, se replonge dans cette époque pour France Bleu Maine.

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Matra au Mans, symbole de "la France qui gagne"

"Tout est parti d'un 'challenge' que se sont lancé Jean-Luc Lagardère et Georges Pompidou", se souvient Hervé Guyomard. "Jean-Luc Lagardère va voir le Premier ministre Pompidou et lui parle de son ambition de redorer le blason de la France dans l'automobile. Il lui promet qu'avec Matra, la France va gagner le championnat du monde de Formule 1 et les 24 Heures du Mans". C'est le projet "Matra Sport" pour lequel le gouvernement Pompidou va accorder un prêt en 1967 et ainsi financer la conception du fameux V12.

Lorsque Georges Pompidou, devenu président en 1969, arrive au Mans le 10 juin 1972 pour donner le départ des 24 Heures du Mans, c'est donc tout un symbole. Quatre Matra sont engagées dans cette 40e édition, boudée par Ferrari. Jean-Luc Lagardère promet à Georges Pompidou de placer trois voitures en tête à l'issue du premier tour, et c'est bien ce qui se produit avec, dans l'ordre, Henri Pescarolo, François Cevert et Jean-Pierre Beltoise. C'est finalement le duo Hill-Pescarolo qui l'emporte au bout du double tour d'horloge. Matra, une certaine idée de "la France qui gagne" : "Matra a gagné Le Mans en 1972, 1973 et 1974", rappelle Hervé Guyomard, "et le fait qu'il ait tenu parole a fait qu'il était très très bien avec Georges Pompidou".

Georges Pompidou reste l'unique président de la République à avoir donné le départ des 24 Heures du Mans. "Vincent Auriol était là en 1949, mais c'était pour l'arrivée", précise Hervé Guyomard. Quant à François Hollande, s'il a assisté au départ en 2015, ce n'est pas lui qui a agité le drapeau tricolore, mais William Clay Ford, le petit-fils d'Henry Ford.

La Porsche de Pompidou conservée au Mans

Passionné de belles automobiles, Georges Pompidou avait acheté une Porsche 356 peu de temps avant de devenir Premier ministre. Le coupé gris ardoise était au nom de Claude Pompidou, qui avait, elle aussi, un bon coup de volant. "Il se dit que le général de Gaulle avait conseillé à Pompidou de plutôt rouler en Renault", raconte Hervé Guyomard. Rachetée par la marque et restaurée au début des années 2000, la voiture est désormais exposée au Porsche Experience Center du Mans, "avec la reproduction de la carte grise au nom de Mme Pompidou".