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Pourquoi des jeunes ont décidé de bloquer l'école de journalisme de Lille en lien avec la situation à Gaza ?

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Toute la journée de jeudi, l'ESJ de Lille ainsi que Sciences Po sont restés fermés. Jusqu'à une petite centaine de jeunes ont décidé, via cette action, de dénoncer la situation à Gaza, envahie par l'armée israélienne suite à l'attaque du Hamas, en octobre 2023.

Environ 80 jeunes bloquent l’entrée de l’école de journalisme de Lille pour attirer l’attention sur le conflit au Proche-Orient. Environ 80 jeunes bloquent l’entrée de l’école de journalisme de Lille pour attirer l’attention sur le conflit au Proche-Orient.
Environ 80 jeunes bloquent l’entrée de l’école de journalisme de Lille pour attirer l’attention sur le conflit au Proche-Orient. © Radio France - Stephane Barbereau

Ce jeudi matin, ils sont environ 80, rassemblés devant l'entrée de l'école de journalisme de Lille (ESJ). La plupart portent des masques, des keffiehs également. Ils votent à main levée pour un texte commun de revendications et donner leur accord pour qu'une poignée de "porte-paroles" répondent aux questions des journalistes qui couvrent cette action. Selon des enseignants de l'ESJ et de l'IEP de Lille qui observent ce rassemblement, seule une poignée d'élèves font partie de leur établissement, les autres viennent de l'extérieur. Beaucoup sont étudiants à la faculté de sciences politiques de Moulins, un lieu d'enseignement habitué aux mobilisations sociales. Parmi les jeunes qui acceptent de répondre aux journalistes, Naïma, qui se présente comme une "étudiante lilloise mobilisée" mais refuse de donner son cursus. Elle est ici pour mettre un coup de projecteur sur Gaza : "on a l'impression que quand on est aussi loin, on n'a aucune prise, alors que si ! Maintenant, on est dans une ère de réseaux sociaux qui dépassent les frontières et on espère que les Gazaouis puissent voir qu'ils sont soutenus". La jeune fille pense que ce mouvement étudiant pour Gaza peut aboutir à une inflexion de la politique internationale de la France en ce moment : "historiquement, tous les mouvements étudiants ont du poids. On espère que la France arrête de vendre des armes à Israël". Naïma qui dénonce le "deux poids, deux mesures" quand elle compare l'attitude de la France vis-à-vis de l'Ukraine envahie par la Russie avec Gaza envahie par Israël.

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Soutien de Martine Aubry

Cette action a reçu le soutien, ce jeudi matin, de Martine Aubry, le maire (PS) de Lille : "franchement, je suis heureuse que les jeunes bougent, déclare l'élue au micro de France Bleu Nord. Quand on pense que l'ONU n'est pas entendue et qu'on voit les crimes contre l'humanité qui ont lieu tous les jours à Gaza, il n'y a pas une mobilisation suffisante, on n'en parle pas ! Mais ce que je n'accepte pas et n'accepterai jamais, moi qui me bats depuis 50 ans pour la paix au Proche-Orient, pour l'existence de deux États vivant en paix et en sécurité, c'est que l'on dise qu'Israël n'a pas sa place même si on combat fermement la politique de Netanyahou. Oui, nous sommes en désaccord profond avec le gouvernement d'Israël, mais nous ne le confondons pas avec les Israéliens et surtout avec les Juifs. Je n'accepte pas l'antisémitisme même si ce que fait Netanyahou aujourd'hui est ignoble".

Appel au boycott

Louis, autre "étudiant lillois mobilisé", dit « pleurer tous les mortsde quelque côté qu'ils soient. Nous ne pouvons nous satisfaire que la France continue à livrer des armes et ne reprenne pas les mots du droit international sur le risque de génocide en cours". Parmi les revendications, il y a donc un appel à un "cessez-le-feu immédiat", à un "traitement médiatique plus équitable de conflit" et à cesser un partenariat entre Sciences Po Lille et l'université de Tel Aviv. Un master commun, consacré à la paix et au règlement des conflits internationaux notamment, a été mis en place depuis la rentrée de septembre 2023. "Cette revendication avait déjà été présentée par certains élus étudiants lors de précédents conseils d'administration, raconte Etienne Peyrat, le directeur de l'école. La position du conseil d'administration a été très claire pour refuser tout boycott. De notre point de vue, il n'y aura pas d'évolution de cela. Je pense qu'il faut surtout réfléchir sur la manière dont on peut travailler avec des établissements de recherche et d'enseignement supérieur palestiniens". Comme délivrer des enseignements à distance aux étudiants gazaouis privés de cours en ce moment. Des partenariats existent aussi avec la Cisjordanie et l'université de Naplouse, ville jumelée avec Lille.

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