Passer au contenu
Publicité

Guerre Israël-Hamas : "Je ne vois pas de solution" regrette Momin, un réfugié gazaoui à Toulouse

Par

Après les atrocités du week-end au Proche-Orient, l'armée israélienne a commencé ce 9 octobre un siège complet de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. France Bleu Occitanie a rencontré l'un des rares réfugiés gazaouis à Toulouse. Il s'appelle Momin Abujami, son parcours est exceptionnel.

Momin Abujami, réfugié politique, Gazaoui en France depuis quatre ans et demi. Momin Abujami, réfugié politique, Gazaoui en France depuis quatre ans et demi.
Momin Abujami, réfugié politique, Gazaoui en France depuis quatre ans et demi. © Radio France - Bénédicte Dupont

Momin Abujami est tout à la fois. Toulousain, membre des Jeunes communistes 31, engagé auprès de l'association d'aide aux réfugiés "J'accueille", bénévole pour la Coupe du monde de rugby et fondateur de la toute récente association Rugby Diversité qui favorise l'inclusion par le sport. Momin, 32 ans, parle trois langues, bientôt quatre : il apprend l'allemand parce que les Allemands, dit-il, sont un "peuple ouvert d'esprit", comme lui.

Publicité

On en oublierait que Momin est avant tout palestinien, gazaoui, arrivé en France il y a seulement quatre ans et demi. Rencontre avec un homme extraordinaire, dans un contexte extraordinaire alors que Gaza subit le siège de Tsahal depuis les incursions sanglantes de bandes terroristes en Israël le 7 octobre.

France Bleu Occitanie : Quand êtes-vous arrivé en France ?

Momin Abujami : Je suis arrivé ici fin 2018 pour demander l'asile politique parce que j'écrivais des articles contre les islamistes à Gaza, notamment contre le Hamas. À Toulouse, on est peu nombreux nous les Palestiniens, peut-être 100 personnes dont une poignée de Gazaouis mais je ne les connais pas. Les Palestiniens trouvent rarement refuge en France, ils vont plutôt vers l'Australie, le Canada, les États-Unis car l'anglais est notre deuxième langue.

Pourquoi vous avez choisi Toulouse?

J'ai choisi Toulouse parce que j'avais des connaissances ici. J'ai entendu dire que c'était une belle ville et que les habitants y étaient chaleureux et c'est vrai. Ensuite, j'ai fait des démarches administratives pour l'asile et grâce à des associations qui s'occupent des réfugiés, j'ai eu de la chance d'être accueilli par des familles françaises sur Toulouse. J'ai appris la culture française et la langue évidemment. J'ai aussi découvert le rugby, j'ai trouvé du travail grâce à ça, je me suis fait des amis et aujourd'hui, j'ai créé une association qui s'appelle Rugby diversité, où j'aide les réfugiés qui arrivent à Toulouse de toutes nationalités, à bien s'intégrer dans la société.

Vous êtes au départ un enfant de Gaza, quelle était votre jeunesse ?

J'ai connu trois guerres à Gaza en 2008, 2012 et 2014. Ce n'était pas facile du tout. C'est parce que j'étais étudiant dans une université égyptienne que j'ai pu sortir de Gaza même si le point de passage entre Gaza et l'Egypte est souvent fermé.

Parvenez-vous à joindre votre famille ces derniers jours ?

J'arrive à les appeler tous les jours sauf hier (lundi) , je n'ai pas pu parce qu'il n'y avait pas de l'électricité à Gaza. Mais quelquefois ils trouvent des solutions pour recharger les portables. C'est vraiment extrêmement difficile comme situation, à chaque fois, seuls les civils, qu'ils soient israéliens ou palestiniens paient le prix très cher. Donc j'arrive à les appeler, mais ils sont dans un état de peur totale, comme beaucoup d'Israéliens aussi.

Qu'est-ce qui fait que le conflit de ces derniers jours est différent ?

Cette fois, la souveraineté d'Israël a été gravement touchée et donc Israël réagit fortement. La situation de Gaza est très compliquée, il y a beaucoup de tunnels qui passent sous nos maisons, creusés par les islamistes sans que les habitants n'aient leur mort à dire. Malheureusement, comme l'a dit Benjamin Netanyahou, il y aura des journées très longues et difficiles des deux côtés. J'imagine que les Israéliens seront aussi très touchés. Moi, j'ai vécu trois guerres à Gaza, mais j'imagine que maintenant, c'est encore plus difficile."

Momin Abujami a le statut de réfugié politique. Il a récemment fait des démarches dans le but d'obtenir la nationalité française, "j'aime ce pays", conclut-il, "ce serait un honneur".

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined