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L'art sur ordonnance à Montpellier, un programme unique en France pour traiter la dépression

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Une approche originale de la dépression et de son traitement avec un programme unique en France, l'art sur ordonnance, a été mis sur pied par le Pr. Philippe Courtet, psychiatre au CHU de Montpellier, en partenariat avec le musée MOCO-Panacée. Des ateliers artistiques proposés en guise de soins.

Les patients participent à des ateliers artistiques organisés au musée Les patients participent à des ateliers artistiques organisés au musée
Les patients participent à des ateliers artistiques organisés au musée © Radio France - Salah Hamdaoui

La douzaine de femmes du groupe avaient pour consigne de penser à une couleur, dès le matin, un peu à l'image de leur humeur. Dans l'après-midi, rendez-vous au musée MO.CO-Panacée, dans le centre de Montpellier, pour un atelier animé par l'artiste-plasticienne Valérie Du Chéné. Autour d'un grande table, chacune des participantes peint une pierre avec sa couleur du jour. Leur travail donnera lieu à un nuancier collectif de 70 teintes différentes.

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"C'est vraiment l'idée qu'il n'y a pas de pression, comme un temps suspendu. C'est très agréable cette rencontre humaine"- Valérie Du Chéné, artiste

Les participantes sont passées par le service du Pr. Philippe Courtet, à la tête des urgences psychiatriques du CHU de Montpellier, où il leur a été prescrit des séances d'activité artistique. Elles souffrent pour la plupart de dépressions relativement sévères. Quand le médecin a proposé le programme à Sophie, elle a de toute suite accepté et elle ne regrette pas.

Elle apprécie énormément ces moments apaisants. "C'est le fait de se sentir en sécurité avec des personnes qui vivent ou connaissent des choses plus ou moins similaires à ce que, moi, j'ai vécu à travers la maladie. Ça fait du bien d'échanger avec des personnes qui savent mais ne jugent pas, tout en ayant le plaisir de peindre, de créer".

Le musée, un lieu qui n'est pas associé à la maladie

"Ça m'a rendue heureuse de pouvoir m'exprimer avec la peinture. On peut le prendre comme un soin, moi c'est plutôt une expression, une création"- Anne-Marie, participante

D'un âge un peu plus avancé, Anne-Marie, bipolaire, se félicite également de participer à ces ateliers, dans un lieu convivial qui n'est pas associé la maladie : galeries d'expositions, café, restaurant, grand patio arboré. "Ça fait 22 ans que je cherche un traitement pour être dans un bien-être alors que j'ai des crises et là je trouve que ça nous donne de la sérénité. Et puis ça nous occupe l'esprit, on ne pense pas aux douleurs ou aux crises qu'on a."

Des séances d'activité artistique prescrites par un médecin

"L'art est bon pour la santé. Et encore plus, pratiquer l'art. Donc l'objectif est de permettre aux patients souffrant de pathologies psychiatriques très communes comme la dépression d'obtenir un bénéfice pour leur santé mentale et leur bien-être" - Pr. Philippe Courtet, psychiatre

Et tout cela n'a rien d'un gadget assure le Pr. Philippe Courtet. "Il ne s'agit absolument pas de thérapie occupationnelle déguisée. On n'envoie pas le patient au musée pour passer son temps, parce qu'il s'ennuie. On envoie le patient au musée parce que la pratique artistique est bonne pour l'expression émotionnelle, la stimulation cognitive, la reprise des contacts sociaux". Chaque atelier dure cinq semaines, à compter de deux heures par semaine avec le même artiste.

L'objectif est d'évaluer scientifiquement l'efficacité de l'art sur ordonnance, projet pilote, pour en faire un soin reconnu. Et pourquoi pas, un jour, remboursé par la Sécu ?

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