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Un couple condamné à de la prison ferme à Tarbes pour avoir forcé des mineures à se prostituer

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Le tribunal judiciaire de Tarbes a jugé ce mardi après-midi une affaire de proxénétisme aggravé. Un jeune homme de 27 ans et une jeune femme de 19 ans qui étaient en couple, étaient poursuivis pour avoir forcé des mineures de 17 ans à se prostituer.

Salle d'audience au tribunal judiciaire de Tarbes Salle d'audience au tribunal judiciaire de Tarbes
Salle d'audience au tribunal judiciaire de Tarbes © Radio France - Marion Aquilina

Une affaire de proxénétisme aggravé a été jugée au tribunal de Tarbes ce mardi après-midi. Un homme et une femme, qui ont été en couple et qui ont respectivement 27 ans et 19 ans, ont été condamnés à des peines de huit ans et un an de prison ferme pour avoir forcé d’autres personnes à se prostituer à Tarbes et à Séméac entre octobre 2022 et janvier 2023. Au moins deux victimes ont été recensées, une adolescente et une jeune femme transgenre, toutes les deux âgées de 17 ans.

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Une affaire de "proxénétisme de cité", une affaire d'emprise

Au tribunal, les deux prévenus poursuivis pour proxénétisme aggravé ont donné l’impression de ne pas se rendre compte de la gravité des faits. La procureure de la République de Tarbes a réagi fortement en qualifiant l'affaire de "proxénétisme de cité, tout simplement abominable" et en faisant référence à l'escort-girl Zahia qui "incarne un modèle de réussite sociale et financière pour de jeunes adolescentes".

Les prévenus réagissent peu quand la présidente du tribunal de Tarbes lit les déclarations d'une victime, une adolescente de 17 ans qui s’est prostituée pour eux pendant deux semaines. "La plupart du temps, c’était 10 clients par jour, mais une fois, j'en ai eu 18."

Entre 5.000 et 6.000 euros en deux semaines

Les prix : 30 minutes pour 100 euros, une heure à 200 euros, une fellation pour 70 euros, etc. Des tarifs fixés par la proxénète qui touchait 60% de la somme et qui en reversait une partie à son compagnon en prison. "Quand je travaillais en coiffure, c’était pareil, ma patronne gagnait plus", a déclaré la victime aux enquêteurs. Elle leur a confié que la jeune femme la menaçait.

"Non, j’ai jamais mis la pression" s’est agacée à la barre la prévenue, âgée de 19 ans, et qui a assuré que son ancien compagnon n’avait pas d’emprise sur elle. "J’ai fait tout ça par amour, j’ai pas réfléchi." La présidente du tribunal a insisté : "C’est interdit d’être proxénète, c’est clair ça dans votre tête ?" "Oui." "Et vous monsieur ?" "J’ai rien à dire, c’est pas pour dénigrer les femmes, c’est juste pour l'argent", a simplement lâché le prévenu qui a déjà été condamné 17 fois, notamment pour du proxénétisme.

"Ce dossier, c'est de la souffrance, de la survie"

L'avocat de la prévenue, Me Maxime Barnaba, a insisté sur le parcours polytraumatique de sa cliente, "c'est la clé de voûte pour comprendre son passage à l'acte". La jeune femme âgée de 19 ans est aujourd'hui à Tarnos, dans la ferme Emmaüs Baudonne qui accueille des femmes détenues. Me Barnaba a ajouté : "Elle n'a pas voulu gagner de l'argent, elle n'est pas Zahia. Ce dossier, c'est de la souffrance, de la survie pour des gens qui sont à la rue".

La femme de 19 ans a été condamnée à une peine d'un an de prison ferme, la peine est aménageable sous la forme d'un bracelet électronique. Elle a aussi obligation de se soigner et d'indemniser les victimes. L'homme de 27 ans a été condamné à une peine de huit ans de prison ferme, il est maintenu en détention. Il a obligation de se soigner, de trouver un travail et d'indemniser les victimes. Les deux prévenus ne doivent pas entrer en contact.

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