Passer au contenu

Saisonnier décédé en 2019 à Val Cenis : ses proches attendent toujours un procès

- Mis à jour le
Par

Les proches de Benoît, ce saisonnier décédé après avoir été frappé en mars 2019 lors d'une soirée à Val Cenis en Savoie se sont rassemblés ce jeudi devant le tribunal de Chambéry pour réclamer la tenue d'un procès, qui n'arrive toujours pas.

Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal ce jeudi matin Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal ce jeudi matin
Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal ce jeudi matin © Radio France - Tommy Cattaneo

Cela fait cinq ans qu'ils attendent qu'on leur rende justice. Une soixantaine de personnes, la famille et les amis de Benoît, ce saisonnier de 30 ans décédé après été frappé à Val Cenis fin mars 2019, se sont rassemblés devant le palais de justice de Chambéry ce jeudi matin. Cinq ans après les faits, ils n'ont toujours pas de date de procès, alors que le principal suspect a été mis en examen.

Deux agresseurs arrêtés

Dans la nuit du 30 au 31 mars 2019, Benoît organise une fête de fin de saison dans une salle à Lanslevillard avec d'autres saisonniers. Pour ne pas déranger les voisins, il demande à un saisonnier bulgare qui se trouve dehors de faire moins de bruit. L'homme le frappe et revient ensuite avec un de ses amis. Transporté au CHU de Grenoble, Benoît est décédé deux jours plus tard, le 2 avril à 13h, des suites de lésions à la boîte crânienne, causées par les coups violents.

Ses deux agresseurs sont vite arrêtés et incarcérés. Si l'un des deux s'est suicidé en détention en septembre 2019 à la maison d'arrêt de Chambéry, l'autre attend encore son procès. Ce saisonnier bulgare est mis en examen pour violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Cet homme a d'abord été incarcéré, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire en avril 2021.

"L'instruction est close, qu'est-ce qu'on attend ?"

Après cinq ans d'attente, Sabine, la sœur de Benoît ne veut plus entendre parler du manque de moyens de la Justice qui retarde le traitement des dossiers. "Je travaille, j'ai une entreprise, je sais aussi ce que c'est mais à un moment il y a quand même des priorités", déclare cette cheffe d'entreprise de Saint-Rémy-de-Maurienne.

"On est à Chambéry, il n'y a pas des meurtres tous les jours, j'ai du mal à comprendre comment des dossier peuvent avancer plus vite que le nôtre, donc à force de se taire, on se sent oubliés (...) pour nous le dossier il est sous une pile, et les choses en sont restées là, j'ai l'impression que tant qu'on ne bougera pas, rien ne bougera (...) la reconstitution a eu lieu il y a bientôt 3 ans, et l'instruction est close, alors qu'est-ce qu'on attend ?".

loading

"Moi je suis très proche de Tania sa conjointe, elle a mis très longtemps à s'en remettre et je pense qu'elle ne s'en remettra jamais de sa vie, c'est quand même dur de rester avec cette idée que la personne est toujours en liberté et qu'elle n'est toujours pas jugée", confie Charlotte, une amie de Benoît présente lors cette soirée du 30 au 31 mars 2019.

Un procès dans moins d'un an ?

Daniel Cataldi, l'avocat de la famille, de son côté, attribue cette lenteur de la Justice à un manque de moyens, en précisant que retard pris pendant le Covid et la récente réforme des Cours criminelles départementales n'arrangent rien. "C'est malheureusement l'aboutissement de toutes ces années qui se sont écoulées, la Cour départementale criminelle prend son rythme, mais avec un stock de dossiers très important", explique l'avocat.

Il espère obtenir une date de procès dans les six prochains mois. Le saisonnier soupçonné d'être responsable de la mort de Benoît encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

Ses proches espèrent un procès dans le six mois
Ses proches espèrent un procès dans le six mois © Radio France - Tommy Cattaneo

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined