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Dix ans après, les parents des bébés décédés à l'hôpital de Chambéry attendent toujours un procès

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Ils n'en peuvent plus d'attendre. Les parents de Chloé, Théo et Milie, ces bébés décédés en 2013 à l'hôpital de Chambéry après avoir été nourris avec des poches contaminées par une bactérie, demandent à ce que justice soit faite. Dix ans après les faits, ils n'ont toujours aucune date de procès.

Cela fait plus de 10 ans qu'ils attendent que justice soit rendue. Les parents de Chloé, Théo et Milie, trois bébés décédés en décembre 2013 à l'hôpital de Chambéry après avoir été nourris avec des poches contaminées par une bactérie, réclament toujours un procès dans cette affaire. Jean-Luc Marette, patron du laboratoire du même nom qui avait fourni les poches, est bien mis en examen depuis sept ans pour homicides involontaires, blessures involontaires et mis en danger de la vie d'autrui. Mais pour le moment, impossible de dire quand l'affaire sera jugée.

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Le dossier est bloqué à Aix-en-Provence

Après de longues années à attendre, les parents des trois bébés avaient pourtant bon espoir. Ils avaient été reçus au printemps 2022 par la juge d'instruction du pôle santé de Marseille en charge de cette affaire. "La juge nous a dit que les investigations étaient bientôt terminées", se souvient Sophie, maman du petit Théo, décédé le 7 décembre 2013. "Donc on s'attendait, après un petit laps de temps bien sûr, que quelque chose se produise... Mais finalement, il n'y a toujours rien."

Sans nouvelle, les parents décident donc de relancer la juge. Mais le pôle santé leur annonce une double mauvaise nouvelle. "Ils nous disent qu'il n'y a plus de juge, et qu'en plus notre dossier était à Aix-en-Provence pour un appel", poursuit l'habitante de Châteauneuf. La Cour d'appel d'Aix-en-Provence doit en effet se prononcer sur le recours de l'avocat de Jean-Luc Marette. L'ancienne juge d'instruction a rejeté sa demande de contre-expertise des causes de la mort, rejet dont il a fait appel il y a un an et demi, mais dont on ignore toujours la date d'examen.

"La justice ne nous rend rien"

Contacté, un représentant local de l'Union syndicale des magistrats explique que la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence est surchargée de dossiers et qu'on fait passer en priorité les dossiers des personnes détenues. "Nous sommes 9 000 magistrats en France, et ils en faudrait 16 000", explique-t-il. "Le ministère de la justice a bien pris des mesures, mais on n'en sentira les effets qu'à partir de 2025. Faute de moyens, on ne donne pas satisfaction aux gens qui font appel à la justice."

"Cette excuse du manque de moyens, je ne peux plus l'entendre", répond Sophie. "Au bout d'un moment, on se dit qu'on nous prend pour des cons. On a porté plainte pour que justice soit faite, et la justice ne nous rend rien du tout. Donc ce n'est pas entendable." La Savoyarde et les autres parents concernés en appellent une nouvelle fois au ministre de la Justice pour faire bouger les choses, en espérant un procès le plus rapidement possible.

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