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Quatre jeunes Tchétchènes jugés pour des violences sur des policiers de Tarbes qui faisaient une pétanque

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Le procès s'est tenu ce jeudi 28 mars 2024 au tribunal. Quatre jeunes âgés d'environ 20 ans étaient poursuivis pour des violences sur des policiers survenues en avril 2022 à Tarbes. Ils ont contesté certains faits et ont raconté qu'ils avaient aussi été victimes de violences policières.

Le tribunal de Tarbes Le tribunal de Tarbes
Le tribunal de Tarbes © Radio France - Marion Aquilina

Quatre jeunes d’origine Tchétchène et âgés d'une vingtaine d'années ont été jugés au tribunal de Tarbes ce jeudi pour des violences sur des policiers. À Tarbes, le 14 avril 2022, des policiers passaient la soirée à jouer à la pétanque sur leur temps libre, ils n’étaient pas en service. Ça a dégénéré après un conflit avec des jeunes de la cité Mouysset située à côté. Des "grands frères" sont venus régler leur comptes. Au tribunal, ils n’ont pas tout reconnu et ont même expliqué, pour certains, qu’ils avaient été victimes de violences policières. La décision sera rendue le 6 juin prochain.

Un conflit entre des petits et des policiers à l'origine des violences

Sur le banc des parties civiles, deux policiers sont là dont celui qui a été gravement blessé. Ce policier a souffert d'un traumatisme crânien et d'une fracture au niveau de l’œil. À la barre, les quatre jeunes hommes tchétchènes qui vivent à Tarbes ont raconté que des petits avaient dit des gens leur avaient donné une gifle et avaient jeté de l’alcool sur eux, en période de ramadan.

"Je ne savais pas que c’était des policiers, mon petit frère m’a désigné un homme et je l’ai tapé, je regrette" a expliqué un des prévenus. Un autre a déclaré qu’il avait été ceinturé : "On m’a attaqué en gros, on m’a attrapé les cheveux, les chevilles, la gorge et tout, et je me suis défendu."

Parole contre parole ?

C'est plus compliqué sur le sujet du violent coup porté à l’œil. Le policier blessé a identifié un jeune qui affirme qu’il pratique bien le kickboxing mais qu'il n’était pas là. "C'est moi, un policier m’a donné un coup et j’ai donné un coup aussi, c’était de la légitime défense" à répété le plus âgé. "Vous êtes vraiment altruiste" s'est agacée la procureure de la République qui a ajouté n'avoir jamais vu, à une audience, un prévenu poursuivi pour outrage dire qu'il avait en réalité commis des faits plus graves. Le parquet a insisté sur l'extrême gravité des violences commises sur les policiers.

La présidente du tribunal de Tarbes, pas convaincue non plus, a pointé du doigt que la version du prévenu ne collait pas avec celle du policier. "C’est sa parole contre la mienne" a résumé le prévenu. Les avocats de la défense, dont Me Stéphane Jaffrain, ont regretté l’absence d’images de vidéo surveillance dans ce dossier : "Cette enquête n'est pas claire. Personne n'a rien fait pendant un mois et on s'étonne qu'on n'a pas pu récupérer les vidéos. Est-ce que ça sert une cause ? Je me le demande". Il a été rappelé que la police judiciaire de Toulouse a été chargée de l'enquête "vues les imprécisions et les divergences des témoignages des policiers". Le parquet a requis des peines allant de la contravention à un an de prison ferme sous bracelet électronique.

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