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Bastien, mort dans un lave-linge : les parents attendent le verdict

Par
  • France Bleu

Le verdict est attendu ce vendredi dans le procès en assises des parents de Bastien, enfant mort dans un lave-linge où son père l'avait enfermé. Jeudi, l'audience a été marquée par l'émotion d'un travailleur social voulant défendre son travail, mais aussi par les images de la machine à laver.

Cour d'assises - illustration
Cour d'assises - illustration

La voix hachée par l'émotion, le travailleur social qui suivait Bastien, 3 ans, mort dans un lave-linge où son père l'avait enfermé, a défendu jeudi son honneur et son "boulot" face aux interrogations des médias sur la responsabilité des services sociaux dans ce drame. 

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"J'ai fait mon boulot"

 Le jeudi 24 novembre 2011, veille du soir fatidique, le père de Bastien (Christophe Champenois) laisse un message sur le répondeur de l'assistant éducatif qui suit la famille. 

"Il y a un gros, gros problème avec Bastien. Il arrête pas de faire des bêtises. Non-respect des camarades. Si vous faites rien du tout, je le balance du deuxième étage, même s'il faut que je fasse 15 ans de prison"

En entendant l'enregistrement, diffusé lors de l'audience, le travailleur social se prend la tête dans les mains et pleure. Ce message, il n'en a pris connaissance que le lundi suivant, à son retour au travail après une semaine d'arrêt-maladie. Bastien était déjà mort des suites de son confinement dans le tambour de la machine à laver, lancée en mode essorage. "C'est vrai qu'on s'interrogeait sur la place de Bastien dans cette famille. Il était vu comme l'enfant turbulent, qu'on devait cadrer", relate le travailleur social, étranglé par l'émotion. Il propose "un accueil provisoire" pour Bastien et, face au refus de la mère, se démène pour lui trouver une assistante maternelle, histoire de "séparer un peu Bastien de sa famille". 

Blessé par les "mises en cause" des services sociaux dans la presse, l'assistant-éducatif assure: "j'ai fait mon boulot et je continuerai de le faire". Il qualifie l'aide consacrée à la famille d'"exceptionnellement importante", sachant que l'Aide sociale à l'enfance de Seine-et-Marne prend en charge environ 5.000 familles et doit traiter près de 6.000 informations préoccupantes par an. 

La machine de l'horreur

Pensez-vous que la famille était "adhérente" à vos conseils? l'interroge la présidente, Catherine Katz. "Je le pensais, mais ce qui s'est passé me fait dire que c'était fictif", tranche-t-il. "Votre émotion est la nôtre", lance Me Yves Crespin, avocat de l'association L'Enfant bleu, partie civile. "Il n'y a pas lieu de mettre en cause des individus, c'est le système qui a failli", ajoute l'avocat, pointant l'absence de "formation à l'identification de la maltraitance". 

Lors de l'audience, la machine à laver, une étroite machine à chargement par le haut, dans lequel le petit garçon de 17 kilos est mort confiné, a été exhibée à la demande de l'avocat général, Eric de Valroger, qui tenait à ce que "les jurés la voient". Aujourd'hui âgé de 36 ans, Christophe Champenois est jugé depuis mardi pour meurtre aggravé devant la cour d'assises de Seine-et-Marne, aux côtés de son ex-femme. Ce couple "pathologique", que les experts psychiatriques ont décrit comme "conscient et lucide" au moment des faits, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.

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