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Procès de l'attentat de Strasbourg : il ne faut pas faire d'Audrey Mondjehi "un coupable idéal" plaident ses avocats

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Les avocats des quatre accusés ont plaidé ce mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris, au procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg. Au lendemain d'un réquisitoire sévère pour leur client, les défenseurs d'Audrey Mondjehi ont répété qu'il n'avait rien d'un terroriste.

Me Wacquez, l'un des avocats d'Audrey Mondjehi. Me Wacquez, l'un des avocats d'Audrey Mondjehi.
Me Wacquez, l'un des avocats d'Audrey Mondjehi. © AFP - Ian Langsdon

La cour d'assises spéciale de Paris a écouté ce mercredi les plaidoiries de la défense dans le procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg. A la veille du verdict, les avocats ont pris la parole au nom des quatre accusés. Le terroriste, lui, est mort : Cherif Chekatt a été abattu par la police, deux jours après avoir tué cinq personnes et en avoir blessé onze autres, le 11 décembre 2018.

Dans le réquisitoire prononcé mardi, le parquet général a requis 30 ans de réclusion criminelle contre Audrey Mondjehi, le seul accusé poursuivi pour terrorisme, cinq ans de prison pour deux autres accusés, Frédéric Bodein et Christian Hoffmann, l'acquittement pour le dernier, Stéphane Bodein.

"Aucun mobile terroriste" pour Audrey Mondjehi

Après le réquisitoire, Me Michaël Wacquez, l'un des avocats d'Audrey Mondjehi, avait critiqué la peine "extrêmement lourde" réclamée contre son client. "Si cet homme doit être condamné, cela doit être uniquement pour une association de malfaiteurs de droit commun", a-t-il répété ce mercredi, concédant que l'Ivoirien de 42 ans n'était pas "complètement innocent", puisqu'il a "servi d'intermédiaire" pour fournir des armes à Cherif Chekatt.

Mais il maintient qu'Audrey Mondjehi ne voyait pas dans Cherif Chekatt un individu radicalisé, capable de commettre un attentat sanglant avec les armes qu'il lui avait procurées et qu'il n'avait "jamais eu le moindre lien avec une quelconque entreprise terroriste".

"Il n'a rien calculé du tout"

Un autre avocat d'Audrey Mondjehi a reconnu que l'accusé, délinquant multirécidiviste et rappeur à ses heures 
se défendait "très mal", multipliant les approximations et les contradictions, comme la cour l'a constaté lors de son audition, le 22 mars. Mais il "n'a rien calculé du tout", selon lui: "il a bousillé sa vie parce qu'il a servi d'intermédiaire pour une arme, il a fait une gigantesque connerie, c'est ça la réalité, c'est triste, c'est désastreux, mais cela n'en fait pas un terroriste".

Pour les défenseurs d'Audrey Mondjehi, qui risque la réclusion criminelle à perpétuité, la "volonté indéfectible" du parquet "de faire de cet homme un coupable idéal (...) n'aurait d'autre but que d'être un exutoire face à la chaise vide" de Cherif Chekatt.

Les avocats des autres accusés plaident l'acquittement

En ce qui concerne les trois autres accusés, poursuivis pour association de malfaiteurs, sans motif terroriste, la défense a demandé leur acquittement.

Pour son avocat, Me Moad Nefati, Christian Hoffmann n'est qu'un "passager clandestin" dans cette procédure. Les deux armes vendues à Audrey Mondjehi pour le compte de Cherif Chekatt, une kalachnikov factice et une 22 long rifle défectueuse, n'ont pas servi lors de l'attentat.

Frédéric Bodein "a été un maillon, c'est certain, mais il était remplaçable", selon son défenseur Me Guillaume Halbique. Le Bas-Rhinois est poursuivi pour avoir transmis le contact du vendeur de l'arme à Audrey Mondjehi, "d'autres auraient certainement transmis ce numéro".

Quant au dernier accusé, Stéphane Bodeinle parquet avait lui-même proposé mardi de l'acquitter, concédant qu'il n'était pas présent le jour où Mondjehi et Chekatt ont été mis en relation avec le vendeur de l'arme. La justice doit "reconnaître qu'elle s'est trompée", a abondé mercredi son avocate Me Amandine Sbidian.

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