"Parfois, ma maison vibre" : le ras-le-bol des riverains du Zénith de Nantes face à la multiplication des rodéos urbains

Alors que l'accidentalité est en hausse sur les routes de France, 254 personnes ont été tuées l'année dernière (un chiffre en hausse de 31% par rapport au même mois l'an dernier), un phénomène est particulièrement suivi dans la Métropole Nantaise, à Saint-Herblain : les rodéos urbains sur le parking du Zénith. Vendredi 12 avril 2024, 450 conducteurs et spectateurs ont été verbalisés, cinq autres personnes interpellées.

Les riverains et la mairie expliquent que ces rodéos se répètent chaque semaine.

"On en a marre"

Seul un boulevard sépare les premières maisons du grand parking du Zénith, où les rodéos s'enchainent chaque vendredi : "à partir de 22h, et parfois ça dure jusqu'à 1h du matin", explique Christelle. Depuis 15 ans, elle habite dans le quartier avec sa famille : "On entend les accélérations, on en a marre."

Les voisins du lotissement partagent entre eux, sur une conversation de groupe sur l'application WhatsApp, leurs constatations et font remonter des signalements sur une plateforme lancée par le gouvernement. "Parfois, ma maison vibre quand ils sont quatre ou cinq à passer devant chez moi", explique cet habitant qui préfère conserver son anonymat. "Le vendredi soir, ça devient impossible de dormir. On a un enfant de trois ans, il se réveille la nuit en sursaut, c'est n'importe quoi."

Cet habitant, avec l'association de quartier, devrait bientôt lancer une pétition en ligne pour donner plus de voix et essayer de faire bouger les choses : "Ça peut être très dangereux pour nous aussi. Il faut que cela cesse. Avec une pétition, on pourrait se faire un peu plus entendre."

La réponse de la mairie

La mairie de Saint-Herblain connaît très bien le problème. Elle constate même une recrudescence des épisodes de rodéos urbains depuis l'année dernière. Un phénomène qui est compliqué à endiguer rapidement explique Jocelyn Gendek, adjoint à la mairie en charge de la tranquillité publique et de la prévention des risques : "Le problème perdure, parce que ça demande des moyens énormes : de police nationale, de police municipale, d'agents sur le terrain pour pouvoir mettre un coup de filet sur ces regroupements", explique-t-il. Car à chaque fois, le nombre de véhicules peut monter jusqu'à 300, sans compter les participants, eux aussi nombreux à chaque fois.

Pour freiner au maximum le phénomène, la mairie compte mettre en place des ralentisseurs sur la chaussée du parking, afin que le spot ne soit plus utilisé : "des coussins berlinois, ces ralentisseurs rectangulaires", explique Jocelyn Gendek. La municipalité espère pouvoir les installer avant cet été. En attendant, la présence policière sera renforcée chaque vendredi soir aux abords de la zone.