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Mort de Bastien dans un lave-linge : le père condamné à 30 ans de réclusion, la mère à 12 ans

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Christophe Champenois a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion, pour avoir tué son fils Bastien en l'enfermant dans un lave-linge en marche. La mère, elle, écope de 12 ans de réclusion.

Lors d'une marche blanche pour Bastien en 2011
Lors d'une marche blanche pour Bastien en 2011

Dans le procès des parents de Bastien, garçon de trois ans mort enfermé dans un lave-linge , le verdict est tombé vendredi à 22h : 30 ans de prison ferme avec 20 ans de sûreté pour son père, et 12 ans de prison ferme pour sa mère. Lui a été reconnu coupable de "meurtre et violences", elle de "complicité et violences".

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"Vous saviez que votre fils allait souffrir"

L'avocat général Eric de Valroger avait demandé à la cour de condamner Christophe Champenois, 36 ans, à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 30 ans, et son ex-femme Charlène Cotte, 29 ans, à une peine de cinq ans pour "violences" à l'encontre du petit garçon de trois ans. En revanche, il a considéré que la mère n'était pas coupable de "complicité de meurtre" et a demandé son acquittement pour ce chef d'accusation. Finalement, les deux ont été jugés coupables par la cour d'assises.  

Vous saviez, Christophe Champenois, que vous alliez tuer Bastien, vous saviez, en mettant en marche la machine à laver, que votre fils allait souffrir et que son martyre allait être insoutenable - l'avocat général

Au cours d'un réquisitoire de près d'une heure vendredi matin, qui a parfois pris l'allure d'un cours de droit, l'avocat général aux cheveux blancs a confié : "J'ai beaucoup de procès d'assises derrière moi, mais je dois l'avouer, je n'avais jamais atteint ce niveau d'horreur dans un procès d'assises".

La fin d'un procès extrêmement éprouvant 

Depuis mardi, chaque jour avait apporté à ce procès son lot d'émotion et de consternation. D'abord le père affirmant qu'il ne se souvenait de rien, sa femme se présentant comme une victime de violences conjugales. Puis l'audition de la grande sœur de Bastien, racontant que sa mère "était en train de faire un puzzle" quand Bastien était dans le lave-linge, ou encore qu'elle pensait que son petit frère s'était endormi.

 Les images de la machine à laver en question ont également chamboulé la cour, jeudi. 

Ce procès a par ailleurs été marqué par de profonds remords. Ceux d'abord de la directrice d'école, qui avait signalé à la mère de Bastien la "bêtise" pour laquelle le petit garçon a été puni, à mort. Mais également ceux du travailleur social qui était en charge de cette famille. Il a fondu en larmes à la barre en entendant le message laissé sur son répondeur par le père de Bastien, la veille du drame : 

Il y a un gros, gros problème avec Bastien. (...) Si vous faites rien du tout, je le balance du deuxième étage, même s'il faut que je fasse 15 ans de prison

L'assistant éducatif a eu le message trois jours après la mort de l'enfant, de retour d'un congé-maladie. "J'ai fait mon boulot" a-t-il déclaré à la cour d'assises, alors que la responsabilité des services sociaux était l'une des grandes questions de ce dossier. 

Pour Me Yves Crespin, avocat de l'association L'Enfant bleu qui s'est portée partie civile, il y avait une absence de formation à l'identification de la maltraitance. "Il n'y a pas lieu de mettre en cause des individus" selon lui, "c'est le système qui a failli." 

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