Mort d'une adolescente dans la Loire : "Le site était devenu trop dangereux", estime un connaisseur de l'ancienne usine

Une jeune fille de 17 ans est morte samedi 27 avril 2024, alors qu'elle pratiquait l'urbex avec des amis. Cette discipline hors la loi consiste à visiter des lieux et sites abandonnés. Au moment des faits, ils étaient quatre sur le toit de l'usine Äkers, une ancienne industrie métallurgique et de transformation industrielle. Le toit a lâché et deux jeunes se sont retrouvés plusieurs mètres plus bas. Une adolescente est morte et une autre jeune fille de 17 ans a été gravement blessée. Les deux autres personnes qui ont assisté à la scène ont prévenu les secours. L'adolescente décédée n'avait pas 15 mais 17 ans selon une amie de la victime qui s'est confiée à nos confrères du journal Le Progrès.

Des jeunes de Haute-Loire

Selon plusieurs sources avec qui France Bleu Saint-Étienne Loire a pu communiquer, les victimes de cet accident sont originaires de Haute-Loire, le département voisin. De son côté, la cellule psychologique prise en charge par le SAMU dans un local de la commune d'Unieux a été fermée samedi en fin de journée.

Le site a été racheté depuis 2023 par l'Établissement public foncier de l'Ouest Rhône-Alpes, EPORA, qui en a la gestion. La Métropole stéphanoise indique que "l'usine est en train d'être désaffectée". Mais pour l'instant, ce site reste l'un des plus prisés des amateurs d'urbex dans le secteur.

Un site de 6,5 hectares

Ça fait près de 15 ans qu'il n'y a pas eu d'activités, alors ça attire les explorateurs, ces passionnés de photos, ou tout simplement d'aventures. Florian a 22 ans, il pratique l'urbex et il a déjà été sur ce site de l'ancienne usine industrielle Äkers. "Je ne suis pas allé sur les toits, on a juste fait quelques salles et les ponts, car il y a une rivière qui passe entre les bâtiments de l'usine, ça fait une grande friche toute vide. Je l'avais trouvé sympa ce site" se souvient celui qui pratique l'exploration urbaine pour le plaisir depuis un peu plus de deux ans.

"C'est la première fois que ça me marque autant"

Florian estime avoir visité entre 200 et 250 sites interdits, et il avoue que ce drame l'a fait réagir. "Ce n'est pas la première fois qui je suis au courant d'accidents, mais mortel, c'est la première fois que ça me marque autant". Cette friche industrielle n'attire pas que des pratiquants d'urbex : squatteurs et graffeurs sont souvent aperçus sur ce site, situé entre Unieux et Fraisses.

Une alerte en 2023

Rémi Fumas est créateur de contenu vidéo. Originaire du Stéphanois, il a habité à partir de 2020 à Firminy, ville proche du lieu de l'accident. Pour un projet professionnel, il s'est rendu plusieurs fois sur ce site industriel. Il avait pour projet de faire un film et a donc passé des dizaines d'heures sur le terrain. En trois années, il l'a vu évoluer. "Avec les mois, j'ai constaté que les conditions météo, donc le vent, la pluie, ont dégradé le lieu. Les sols se sont humidifiés, les toits se sont fragilisés et le site était devenu trop dangereux"  En 2023, il a décidé de prévenir sur son site internet que la friche devenait trop dangereuse pour la pratique de l'urbex.