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Limoges : des étudiants en médecine dénoncent la réintégration, au CHU, d'un étudiant condamné pour agressions sexuelles

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La décision du tribunal administratif de Limoges de réintégrer Nicolas W., condamné en mars dernier pour agressions sexuelles par le tribunal de Tours, a fait l'effet d'une bombe auprès des étudiants en médecine limougeauds. Un collectif s'est crée et dénonce une forme d'omerta.

Le CHU de Limoges (hôpital Dupuytren). Le CHU de Limoges (hôpital Dupuytren).
Le CHU de Limoges (hôpital Dupuytren). © Radio France - Nathalie Col

"On a eu une réunion en amphi avec notre doyen et il nous a dit de ne rien faire, ne rien dire et de laisser faire la justice", se souviennent ces étudiants, qui témoignent sous couvert de l'anonymat. Ils racontent leur surprise en 2022, "on a appris qui il était grâce à des collages d'affiches sur les murs de la fac de Tours. Il s'était présenté, en 2021, comme se rapprochant de ses grands-parents limougeauds.". "Il" c'est ce jeune homme de 26 ans, Nicolas W, condamné pour agressions sexuelles à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal de Tours sur deux anciennes étudiantes entre 2017 et 2020. Arrivé en Haute-Vienne l'année suivante, la découverte de cette condamnation entraîne sa suspension par le CHU de Limoges mais ce lundi 15 avril, le tribunal administratif de Limoges a décidé de casser cette décision et d'imposer la réintégration de ce jeune homme.

Plusieurs étudiants, réunis dans un collectif sous le pseudo d'Emma Auclert, ne souhaitent pas le voir devenir un jour médecin, alors que le scandale #MeTooHopital secoue l'hôpital depuis plusieurs semaines. "Ce genre de condamnation n'est pas compatible avec la profession de médecin. Nous sommes des professionnels qui peuvent demander à des patients de se déshabiller et leur dire, je vais vous palper les seins. On ne peut pas questionner la moralité des gens qui exercent ce métier," regrettent-ils. En questionnant également les conditions "à minima opaques" de son transfert vers Limoges, mettant en avant les anciennes relations de ses parents avec le doyen de la fac de médecine de Tours.

Une lettre ouverte largement diffusée

Ces étudiants prévoient d'envoyer une lettre ouverte aux rectrices des académies de Limoges, Bordeaux et au rectorat de Tours-Orléans mais aussi au ministre de la Santé, députés, sénateurs, préfets, doyens d'universités et Ordre des médecins pour alerter sur cette situation qu'ils considèrent "extrêmement préoccupante". En attendant, ils demandent l'ouverture d'enquêtes disciplinaires par l'université et le CHU de Limoges, et que la sécurité des étudiantes et patientes soit assurée.

Selon l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), près de quatre étudiantes en médecine sur dix disent avoir été victime de harcèlement ou d'agression sexuelle a l'hôpital et 51% au sein des universités de médecine, la majorité du temps lors de soirées.

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