Les règlements de comptes et assassinats entre délinquants en hausse de 38 % en 2023 en France

Au total, en 2023, 418 personnes ont fait les frais d'assassinats, tentatives de meurtres entre délinquants et règlements de comptes, selon des chiffres révélés ce jeudi 21 mars 2024 en exclusivité par franceinfo. Ces faits sont en augmentation de 38% en 2023 par rapport à 2022.

La police judiciaire, dans son recensement, fait la distinction entre les meurtres entre délinquants et les règlements de comptes : ces derniers désignent des assassinats entre groupes criminels bien identifiés, au mode opératoire professionnel, dans le but d’affaiblir l’adversaire. En 2023, on a compté 85 règlements de comptes, contre 67 en 2022 (en augmentation de 20%).

La plupart des villes sont touchées

Parmi les villes les plus touchées, Marseille conserve une place particulière. Dans la grande ville du sud, il est difficile de quantifier le phénomène, tant il est important. La justice préfère donc désormais parler de "narchomicide", qui regroupe à la fois les règlements de comptes chez les têtes de réseau et les assassinats des petites mains comme les guetteurs. Le procureur de Marseille en dénombre 49 pour la seule année 2023.

Mais d'autres villes sont touchées par ces crimes : Nantes, Grenoble, Toulouse, Dijon, Valence, Besançon ou encore Lyon. Peu de villes échappent au phénomène. Par exemple, en avril et mai dernier, quatre personnes ont été tuées lors de conflits entre des groupes criminels à Valence dans la Drôme. Dijon est également concernée avec deux meurtres en quelques jours.

300 armes de guerre saisies en 2023

Selon ces données, ces assassinats ne sont plus forcément l'apanage des criminels de haute volée. Les délinquants n'hésitent plus à tirer pour tuer ou encore pour terroriser le camp adverse. L'usage des armes, de plus en plus souvent de guerre, est décomplexé. En 2023, parmi les 8.000 armes saisies partout en France par la police, près de 300 étaient des armes de guerre.

Mercredi 20 mars, le ministre de l'Intérieur a annoncé que "plus de 120 interpellations" ont été effectuées en trois jours dans les Bouches-du-Rhône dans le cadre de l'opération "place nette" menée par les forces de l'ordre à Marseille et dans le département. Mardi, Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille en visite surprise pour vanter les mérites de ce plan de lutte contre les narcotrafics.