Incendie à Valréas : ce que l'on sait après la mort d'une mère et son fils

L'enquête se poursuit après l'incendie mortel à Valréas ce mercredi après-midi, dans lequel ont péri une mère de famille et son fils de 10 ans. Ce jeudi, les gendarmes et les pompiers ont multiplié les constatations dans le bâtiment du quartier Sévigné pour tenter de comprendre l'origine du feu. France Bleu Vaucluse fait le point sur l'enquête.

Une famille connue du quartier

La mère de famille d'une trentaine d'années et son fils de 10 ans font partie d'une famille bien connue dans le quartier. Les camarades du jeune garçon étaient nombreux ce jeudi au pied de l'immeuble. "Ça fait bizarre de ne plus avoir un copain qui était là avant, et qui n'est plus là", souffle l'un d'eux. "J'ai pleuré toute la nuit", ajoute un autre.

Monique observe aussi depuis la fenêtre de son appartement au rez-de-chaussée, d'où elle voyait régulièrement passer le garçon : "C'est terrible, c'est terrible. Je ne peux pas le surmonter encore. C'est pas possible. Il viendra plus me voir demain".

Ce jeudi, les gendarmes ont procédé à plusieurs constatations dans l'immeuble, certains vêtus de combinaisons blanches. Des pompiers spécialisés sont aussi intervenus pour tenter de déterminer l'origine du feu. L'enquête est confiée à la Brigade de recherche de la gendarmerie d'Orange, et les enquêteurs n'excluent aucune piste à ce stade. Des auditions ont aussi eu lieu ce jeudi. Une autopsie des corps doit être pratiquée ce vendredi matin.

Un feu très violent, attisé par le mistral

Les habitants du quartier qui ont pu voir l'incendie décrivent un feu très violent, attisé par un vent fort. "Il y avait un gros mistral, qui rentrait par le nord et pas le sud, ça a créé une fournaise, décrit Fabrice, qui habite à quelques dizaines de mètres. Ça soufflait tellement que les flammes sortaient comme un chalumeau. Et avec les chaleurs, les fenêtres, elles ont pété des deux côtés."

Dès qu'ils ont aperçu les flammes, des jeunes sont aussi allés chercher tous les extincteurs du quartier pour tenter de les éteindre avant l'arrivée des secours. Plusieurs habitants regrettent aussi le long délai d'intervention des pompiers.

Sur ce point, le directeur de cabinet du maire répond que les pompiers de Valréas sont arrivés 15 minutes après la première alerte, avec 25 pompiers et 13 véhicules, et qu'ils ont reçu du renfort 15 minutes plus tard, notamment avec la grande échelle, dont ne dispose pas sur site la caserne de Valréas.

Une cellule de crise ouverte pour les sinistrés

Sur l'ensemble de l'immeuble, deux appartements et 200 mètres carrés sont détruits, une dizaine d'appartements sont inutilisables. La mairie et les bailleurs travaillent à trouver de nouveaux logements aux sinistrés. Le CCAS, le Centre communal d'action sociale, situé cours Victor Hugo, a ouvert une cellule de crise. Il propose une cellule psychologique avec le Samu et accueille les habitants dont l'appartement a été endommagé par l'incendie.

"Les gens sont très tristes, très peinés, et certains sont tellement pétrifiés par l'événement qu'ils ont du mal à faire leurs démarches, à appeler des assurances, à faire valoir leurs droits, note Céline Bouffet, la responsable du pôle santé et solidarité à la mairie de Valréas. Mais il y a des logements qui ne seront peut-être pas habitables pendant plusieurs mois, donc il faut trouver des solutions de relogement qui soient adaptées aux familles."

Une cagnotte doit aussi être mise en place dans les jours qui viennent avec la mairie et l'école Marcel-Pagnol, où sont scolarisés tous les enfants du quartier.