Île de Ré : la mairie de la Flotte a fait retirer la statue de la Vierge, où ira-t-elle ?

Après un feuilleton judiciaire de presque trois ans, les services communaux de la Flotte ont retiré la statue de la Vierge ce lundi 30 octobre. L'opération aurait dû se dérouler la semaine dernière, mais c'était sans compter la tempête Céline et les velléités de l'association d'extrême droite Touche pas à ma statue, qui l'avait enchaînée et bétonnée ce samedi.

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"Nous sommes très respectueux de l'arbitre", assure Jean-Paul Héraudeau. Le maire de La Flotte était, à l'origine, en faveur du maintien de la statue, "selon les demandes du conseil municipal". Le premier magistrat s'est finalement rangé derrière la décision du Conseil d'État du 18 octobre, exigeant le retrait de l'ouvrage en pierre installé à l'entrée de la ville. En attendant, la statue a été remisée dans les locaux techniques de la mairie, le temps de trouver un repreneur.

De nombreux candidats à la reprise

Et les candidats sont nombreux. "Nous avons été sollicités par plein de personnes qui veulent l'acheter. On a même des communes qui nous ont proposé de la prendre si on ne savait pas quoi en faire pour la mettre sur une parcelle privée", avance Jean-Paul Héraudeau. "Le dernier maire qui m'a appelé vient des environs de La Rochelle", précise-t-il sans en dévoiler plus pour le moment.

D'après la mairie, une jeune association flottaise de sauvegarde de la statue de la Vierge, "non religieuse", souhaiterait elle aussi récupérer l'ouvrage. Le prochain conseil municipal du jeudi 2 novembre doit trancher la question.

Feuilleton judiciaire

Construite en 1955, la sculpture avait été déplacée en 1983 sur une parcelle intégrée plus tard à l'espace public. La statue avait ensuite été détruite lors d'un accident de voiture en 2020, ce qui avait amené la commune à réinstaller une Vierge à son endroit. L'incident avait fait réagir l'association Libre pensée 17, portant l'affaire devant le tribunal administratif de Poitiers, puis devant la cour administrative d'appel de Bordeaux.

Le Conseil d'État a finalement donné raison à Libre pensée 17, selon la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Le texte législatif interdit en effet l'installation de symboles religieux de toute nature sur des emplacements publics, à quelques exceptions près, comme les monuments dédiés au culte ou les cimetières.