Huit mois de prison avec sursis requis contre un ancien participant de l'émission "l'Amour est dans le pré"

Il a fait sensation dans le télé crochet "l'Amour est dans le pré", en 2019. Cet agriculteur de Vatteville-la-Rue, en Seine-Maritime, était auditionné ce vendredi 8 septembre au tribunal correctionnel de Rouen pour avoir abandonné son cheptel de plus de 400 bovins, certains avaient même dû être euthanasiés.

Regard dans le vide, cet agriculteur semble un peu dépassé par la situation. Ses explications sont précises, mais très longues et décousues. "J'ai mis toute mon énergie dans la santé de mes vaches", explique-t-il, les larmes aux yeux.

Il reconnaît des erreurs

Pourtant, les photos des bovins sont accablantes. Beaucoup sont sous-alimentés, pas assez surveillés. Le taux de mortalité y dépasse les 22% selon un rapport de la DDPP, direction départementale de la protection des populations, bien au-dessus de la moyenne nationale. Cheptel qui lui a depuis été retiré.

L'agriculteur reconnaît des erreurs administratives, ne pas avoir su réduire son cheptel, dont il ne connaissait d'ailleurs pas la taille exacte, et l'explique par des soucis d'argent et de santé. Il se défend en revanche de toute maltraitance. "Avez-vous raison seul contre tous ?" lui demande alors le président.

"D'autres préoccupations ?"

Les parties civiles, représentées par des associations de protection des animaux, la Fondation Brigitte Bardot et Stéphane Lamarre se montrent sévères. "C'est un homme qui a pris la grosse tête après son succès médiatique, tranche Maître Patrice Grillon, représentant de l'association Lamarre. Il est intéressant de voir qu'un professionnel qui ne fait pas parler de lui est tout d'un coup est dans le collimateur de l'administration, au moment de la diffusion de l'émission. Il a du avoir beaucoup de sollicitations médiatiques et avoir d'autres préoccupations que ses animaux, qu'il a tout simplement abandonnés."

La défense, représentée par Maître Romain Degoutte, dénonce des rapports tantôt pas assez travaillés, tantôt pas assez finalement analysés. Et le rappelle, si son client à participé à cette émission télévisée, "c'était pour rompre avec la solitude",  en revenant sur le malaise d'une profession, ni assez suivie, ni assez aidée.

Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction d'élevage d'animaux. La décision sera rendue mercredi 13 septembre.