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Détournements de fonds à l'Apajh 37 : huit mois de prison ferme requis en appel contre Cathy Münsch-Masset

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L'avocate générale a requis 18 mois de prison dont huit ferme et cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de Cathy Münsch-Masset ce mardi. Une peine plus lourde qu'en première instance à l'encontre de l'ex-première adjointe à Tours, jugée en appel dans l'affaire de détournements de fonds à l'Apajh 37.

Le tribunal judiciaire d'Orléans. Le tribunal judiciaire d'Orléans.
Le tribunal judiciaire d'Orléans. © Radio France - Adrien Bossard

Condamnée en mars à 18 mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité, Cathy Münsch-Masset refaisait face à la justice ce mardi, dans l'affaire des détournements de fonds publics au préjudice de l'Apajh 37, une association qui vient en aide aux handicapés. Elle comparaissait devant la cour d'appel d'Orléans et les réquisitions ont été plus lourdes que la peine prononcée par le tribunal correctionnel de Tours, six mois plus tôt. L'avocate générale a requis 18 mois de prison dont huit ferme et cinq ans d'inéligibilité à l'encontre de l'ex-première adjointe à la ville de Tours, alors qu'en mars dernier, du simple sursis avait été prononcé.

À la différence de son mari, qui a reconnu avoir détourné 350.000 euros des caisses de l'Apajh 37 entre mai 2018 et novembre 2020, au moment où il était directeur général de la structure, Cathy Münsch-Masset a quant à elle toujours nié les faits de recel d'abus de confiance aggravé qui lui sont reprochés, car une partie de cette somme s'est retrouvée sur le compte-joint du couple et même sur son compte personnel.

Je suis innocente

Cette ligne de conduite, elle l'a tenue lors de l'audience. "Je suis innocente", dit-elle d'entrée, en rejetant toute la faute sur Guillaume Masset. Les comptes, c'est lui qui gérait. Elle ne regardait le solde qu'une fois par mois, quand elle pouvait. Car elle assure ne pas avoir toujours eu les codes d'accès pour les consulter en ligne. 

L'endettement abyssal du couple, qui résulte pour partie de la faillite son entreprise de BTP à lui en 2012, elle n'en a pas connaissance. Ou du moins, "pas à ce niveau-là". Elle clame avoir "tout découvert en garde à vue." Pendant les deux heures d'interrogatoire, tancée par la Cour qui émet des doutes sur son degré d'ignorance, elle ne vacille pas. Elle a réponse à tout et plaide la naïveté, le fait d'avoir trop fait confiance à son mari - ou plutôt ex-mari comme elle prend soin de le nommer car le couple est en instance de divorce - et d'avoir été trahie.

Délibéré le 15 novembre

Cathy Münsch-Masset, à son arrivée à la cour d'appel d'Orléans.
Cathy Münsch-Masset, à son arrivée à la cour d'appel d'Orléans. © Radio France - Adrien Bossard

C'est seulement lorsque l'avocate générale prend la parole qu'une bascule s'opère dans la salle, que la confiance et le calme qui régnaient jusqu'ici s'évaporent. "J'avoue ne pas comprendre la différence de condamnations en première instance", explique la représentante du ministère public. En clair, du ferme pour Monsieur et du simple sursis pour Madame. "Or cette argent a profité à tous les deux".

Un silence de quelques secondes s'installe. Cathy Münsch-Masset regarde interloquée son avocat, qui sursaute en levant le nez de ses feuilles. Tous deux comprennent alors que le ministère public s'apprête à requérir de la prison ferme, pas convaincu par les explications fournies plus tôt. "Mme Münsch-Masset a des accents de sincérité, on serait presque tenté de la croire, ironise l'avocate générale. Mais il est une chose d'entendre Mme Münsch-Masset et une autre de lire le dossier. Il y a quand même des alertes, des signes. Les relances de créanciers, le mari qui emprunte de l'argent, le fichage à la banque de France ou l'hypothèque sur la maison d'Esvres-sur-Indre et on veut nous faire croire qu'elle ne savait rien ? C'est trop gros."

Elle lui rappelle enfin son statut d'élue et de ce que ça implique. "D'être irréprochable en toute circonstance, comme pour nous les magistrats. Sinon, on le paye au centuple." Le jugement est mis en délibéré au 15 novembre. En attendant, Cathy Münsch-Masset conserve ses mandats de conseillère municipale, conseillère métropolitaine et conseillère régionale pour lesquels elle perçoit encore plusieurs centaines d'euros d'indemnités chaque mois. Guillaume Masset, lui, purge sa condamnation à trois ans de prison dont 18 mois ferme. Incarcéré depuis six mois, il a demandé un aménagement de peine. Ce sera statué prochainement.

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