Attentat à Saint-Quentin-Fallavier : qui est Yassin Salhi, le principal suspect ?

Moins de 24 heures après l'attentat islamiste  de l'usine de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et la mort d'une personne, le portrait du principal suspect, Yassin Salhi  se dessine peu à peu. Ce père de famille , âgé de 35 ans, est originaire du Doubs , de la région de Pontarlier. Né en 1980, d'un père d'origine algérienne et d'une mère d'origine marocaine, le suspect y avait été repéré par les services spécialisés  dès les années 2005-2006. Il fréquentait un groupe de personnes faisant partie de l'islam radical , sans pour autant faire de prosélytisme.

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"Un gamin calme, pas un nerveux"

"Très choqué"  par les faits reprochés à Yassin Salhi,  le président de la mosquée de Pontarlier, Nacer Benyahia se souvient d'un _"__gamin calme_ , ce n'était pas un nerveux. C'était un plaisir de l'avoir à la mosquée , il était agréable" . D'après le responsable religieux, Yassin Salhi a perdu son père à l'adolescence et était seul, "une cible idéale"  pour les islamistes. 

Après un passage pendant quelques années à Besançon, la famille Salhi s'installe en 2014 à Saint-Priest , dans le Rhône, avec ses trois enfants. Avec sa femme , épousée il y a plus d'une dizaine d'années, leurs deux garçons et leur fille, âgés de 6 à 9 ans, ils vivent au rez-de-chaussée d'un immeuble dans une zone pavillonnaire .

Les voisins, incrédules, évoquent une famille, "normale et discrète", "une femme agréable et dynamique, un homme normal qui travaille beaucoup, part tôt et rentre tard". sous couvert d'anonymat, une voisine assure que "leurs enfants jouent avec les miens, ils sont tout à fait normaux et câlins". 

Surveillé par les renseignements depuis 2006

Pourtant, même si Yassin Salh "n'a pas de casier judiciaire", il fait l'objet d'une "fiche S"  des renseignements de 2006 à 2008 . Ces fiches répertorient les personnes suspectées de radicalisation. . Cette fiche n'a pas été renouvelée en 2008. Mais, de 2011 à 2014, Yassin Salhi avait continuer à ponctuellement attirer l’attention des forces de police, notamment en portant la barbe et la djellaba , signe possible d'un rapprochement avec les salafistes .

Interrogée par Europe 1 juste avant son arrestation, la femme du terroriste présumé  est apparue sonnée, abasourdie, paniquée  aussi. Pour elle, son mari, sa famille, vivaient "une vie normale", "on est des musulmans normaux qui font le ramadan" . Ce vendredi matin, son mari est* "parti au travail comme tous les jours", il livre des cartons(...) des choses comme ça".*

"Une famille normale avec une vie normale"

Pourtant, quelques heures à peine après, ce vendredi, une explosion a eu lieu à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, dans l'usine Air Products pour laquelle son employeur travaillait. Et la tête de ce dernier a été retrouvée, accrochée à un grillage, et entourée de drapeaux islamistes.