Attentat de Nice : les images insoutenables de la course folle du camion montrées lors du procès en appel

Au procès en appel de l'attentat de Nice, la cour d'assises spéciale de Paris a diffusé à l'audience ce vendredi 26 avril 2024 les images de vidéosurveillance de l'attaque au camion sur la Promenade des Anglais du 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts et 458 blessés.

La pièce maitresse de l'attentat

"Il s'agit de la pièce maitresse de l'attentat, ce sont les seules pièces à conviction", a dit en introduction de la journée le président de la cour Christophe Petiteau. Le président a aussi indiqué qu'il interdisait la présence des mineurs et qu'une deuxième diffusion sera programmée pour les parties civiles qui habitent à l'étranger.

Une salle de retransmission archi pleine

À Nice, la salle de retransmission affichait complet, avec près d'une centaine de personnes présentes, essentiellement les parties civiles. Les images présentées étaient issues du Centre de Supervision Urbain, de six caméras différentes positionnées entre le quartier de Fabron et le Palais de la Méditerranée.

Il s'agit des images déjà diffusées lors du procès en première instance, mais elles ont été présentées différemment, par petits bouts et "les moments forts isolés, cela donne une impression choc (...) c'est plus rapide et plus violent" estime le président de l'association de défense des victimes Life for Nice.

Des images insoutenables

Sur ces images, on voit le camion blanc frigorifique de 19 tonnes filmé depuis son entrée jusqu'au palais de la Méditerranée, où il s'est arrêté. Au départ, tous feux éteints, il roule à près de 90 km/heure. Le véhicule monte sur le trottoir, zigzag de droite à gauche et effectue des virages pour viser la foule qui arrive en sens inverse. Au début, les personnes marchent tranquillement en revenant du feu d'artifice. La foule est alors assez dispersée et heureusement, de nombreuses personnes parviennent visiblement à éviter l'impact.

Plus le camion avance, plus il heurte la foule

Mais plus le camion avance vers le port de Nice, plus la foule est dense, plus il atteint des groupes de personnes, et plus les images sont fortes et insoutenables. On voit le véhicule écraser plusieurs personnes à la fois avant de s'immobiliser. On aperçoit aussi de nombreux passants qui tentent de l'arrêter et qui courent après le véhicule.

Le camion s'arrête quatre minutes après son entrée sur la Promenade des Anglais, à cause d'un embrayage coincé. Stoppé juste avant que la fusillade n'éclate et que les policiers tuent le conducteur. 60 balles sont tirées et retrouvées dans les recoins du camion, dont l'avant est totalement endommagé. Ce soir-là, le conducteur Mohamed Lahouaiej-Bouhlel laisse derrière lui 80 corps immobiles.

Des parties civiles effondrées

Certaines parties civiles n'ont pas pu rester jusqu'au bout de la diffusion et ont quitté la salle, encadrées par une équipe du SAMU. À la sortie, les visages sont graves. Des victimes s'enlacent, en pleurs. "C*'était hyper violent*" assurent de nombreuses personnes. "Mais il fallait les montrer avant les interrogatoires des deux accusés" précise Patrick Prigent.

Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb avaient été condamnés à 18 ans d'emprisonnement en première instance et assurent n'avoir rien à voir dans cet attentat.

À l'issue du procès, les images diffusées lors de l'audience, issues des services de vidéosurveillance de la ville de Nice, seront inaccessibles. Elles seront interdites d'accès en tant que document à caractère terroriste durant les 50 prochaines années.