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Attaque mortelle au couteau à Bordeaux : ce que l'on sait des victimes et de l'assaillant

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Au lendemain de l'attaque au couteau qui a fait un mort et un blessé grave, la procureure de la République de Bordeaux a pris la parole ce jeudi après-midi lors d'une conférence de presse très attendue.

La conférence de presse ce jeudi de Frédérique Porterie, la procureur de la République de Bordeaux. La conférence de presse ce jeudi de Frédérique Porterie, la procureur de la République de Bordeaux.
La conférence de presse ce jeudi de Frédérique Porterie, la procureur de la République de Bordeaux. © Radio France - Sarah Saltiel-Ragot

Rixe ou hypothèse terroriste ? Quelles sont les motivations de l'assaillant qui a poignardé deux personnes à Bordeaux, dont une mortellement, mercredi soir près du Miroir d'eau ? Quel est son profil ? Dans quel état se trouve la victime hospitalisée ? Alors que beaucoup de questions restent en suspens au lendemain de l'attaque au couteau sur les quais de la Garonne, la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie a fait le point sur l'enquête lors d'une conférence de presse organisée au tribunal judiciaire, en présence d'Emmanuel Morin, le directeur interdépartemental de la Police nationale.

Ce que l'on sait des victimes

Âgées de 26 et 37 ans, les deux victimes sont originaires "du même village en Algérie et a priori sans domicile fixe pour l'une et hébergée par France Terre d'asile pour l'autre", indique Frédérique Porterie. Juste avant l'attaque, les deux amis se trouvaient "sur les pelouses à proximité du Miroir d'eau où elles consommaient de l'alcool". Les deux victimes étaient alors "invectivées par un individu, qu'elles ne connaissaient pas, et qui leur a reproché, à l'un et à l'autre, dans un français approximatif, de boire alors que c'était l'Aïd", la fête du Ramadan.

L'assaillant "serait d'origine afghane et âgé de 25 ans"

Décrit comme porteur d'un qami et d'un keffieh couvrant son visage "et ne laissant voir que ses yeux", le mis en cause serait en cours d'identification "grâce à la base de données Eurodac, qui contient les empreintes digitales des demandeurs d'asile enregistrés dans les États membres de l'UE et les pays associés". Selon les relevés ADN, l'assaillant "serait d'origine afghane et âgé de 25 ans." Mercredi soir, il a d'abord frappé dans un premier temps les deux victimes à coups de poing avant de s'éloigner.

L'homme décédé a reçu neuf coups de couteau

Les deux hommes ont alors lancé des canettes de bières sur leur agresseur qui est revenu vers eux, en sortant un couteau à cran d'arrêt et les a poignardés tour à tour. La victime décédée a reçu "neuf plaies par arme blanche, dont quatre pénétrant la paroi thoracique", touchant un poumon et le cœur.

La seconde victime, transportée dans un état grave à l'hôpital Pellegrin, "souffre de trois plaies par arme blanche. Opéré en urgence, ses jours ne sont plus en danger et il a pu être entendu dans la matinée, en présence d'un interprète en langue arabe", ajoute la procureure de la République de Bordeaux.

La piste terroriste écartée pour le moment

"Aucun élément ne milite en faveur d'une attaque à connotation terroriste, indique Frédérique Porterie. Toutefois, deux nouveaux éléments méritent d'être évoqués ce soir. Le premier, c'est un nouveau témoignage recueilli ce jeudi qui fait état d'une première altercation hier soir, juste avant les faits".

Il s'agit "de violences entre l'assaillant et deux autres individus pour un motif a priori similaire. Ainsi, l'auteur aurait pris à partie deux individus parce qu'il buvait du rosé en ce jour de l'Aïd. S'en serait suivi alors un coup de poing et un coup de coude avant que l'agresseur n'exhibe un couteau en leur demandant de venir se battre. Il serait finalement parti et aurait poursuivi son chemin en direction du miroir d'eau."

Les enquêteurs bordelais et le parquet de Bordeaux restent en lien avec le parquet national antiterroriste (non saisi pour le moment), "tant que toute la lumière ne sera pas faite sur les mobiles exacts de l'agresseur".

Deux enquêtes ouvertes, notamment pour meurtre

Le parquet de Bordeaux annonce avoir ouvert deux enquêtes judiciaires, l'une visant l'assaillant des chefs de meurtre, tentative de meurtre et violence avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieur à huit jours sur fonctionnaire de police. Et pour l'autre, une enquête ouverte pour homicide volontaire, "afin d'éclaircir les circonstances dans lesquelles l'un des policiers primo-intervenant, a été amené à faire usage de son arme de service pour neutraliser l'assaillant", alors que ce dernier "cheminait sous le pont de Pierre".

Il s'agit d'un équipage de policiers de la Compagnie départementale d’intervention (CDI), arrivé sur place en quelques minutes. L'un des policiers a alors fait usage de son arme, "type fusil d'assaut HK G36 et neutralisé l'agresseur (...) Les sommations d'usage ont été faites", rapporte la procureure de la République.

"La thèse de la légitime défense" envisagée pour le policier

"L'attitude agressive et la posture de l'assaillant", ainsi que l'attaque qui venait d'avoir lieu, "permettent en l'état d'envisager la thèse de la légitime défense. L'usage de l'arme apparaissant proportionnée aux circonstances", ajoute le parquet de Bordeaux.

Les investigations ne sont pas terminées. Les caméras de vidéosurveillance de la ville de Bordeaux sont en cours d'exploitation et de nombreux témoins doivent encore être entendus.

Le quai Richelieu à Bordeaux quelques minutes après l'attaque mortelle au couteau mercredi soir.
Le quai Richelieu à Bordeaux quelques minutes après l'attaque mortelle au couteau mercredi soir. © Radio France - Sarah Saltiel-Ragot

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