Assises de la Gironde : complot ou amnésie, les thèses s'opposent au procès de Patrick Guimpier
Patrick Guimpier, un chasseur du Langonais, est en procès aux assises de la Gironde. Il est accusé d'avoir tué un ancien compagnon de chasse, Amar Bey. A l'audience, mardi, l'accusé s'est exprimé pour la première fois sur la nuit du 19 septembre 2020, il assure qu'un complot a été monté contre lui.
Avant de commencer son audition ce mardi, l’accusé Patrick Guimpier prononce cette première phrase : « Je voulais dire à Kareen (compagne de la victime ndlr) que je suis désolée de ce qui est arrivé mais je ne l’ai pas tué. » Le décor est planté aux assises de la Gironde. L’accusé reste sur sa ligne de défense : ce n’est pas lui qui a tué Amar Bey la nuit du 19 septembre 2020 de trois coups de fusil de chasse. Il se rappelle d’avoir pris l’apéro, un, deux, trois, dix peut-être, et puis après… trou noir.
"Vous croyez que si j'avais tué quelqu'un j'aurais bu mon café tranquille ?"
Alors le président demande comment être sûr s’il ne se rappelle de rien. L’accusé s’explique : « Même si certaines choses m’accablent, je ne suis pas capable de faire ça ! Ce n’est pas possible, je ne suis pas comme ça. Tuer quelqu’un c’est grave » Le président renchérit, rappelant les fragments humains et le sang sur la voiture, sur la chemise trouvée dans la voiture, sur le fusil. « Il y a beaucoup de zones d’ombres quand même, beaucoup de choses qui ne correspondent pas du tout, lâche Patrick Guimpier. Je ne suis pas violent ! Alors aller tuer un gars alors que y’a pas de raison… Vous croyez que si j’avais tué quelqu’un j’aurais bu mon café tranquille le lendemain matin et je serais allé chercher mon pain ? Je ne crois pas non ! »
"Je serais dehors j'aurais trouvé qui a fait ça"
Alors que s’est-il passé ? « C’est quelqu’un qui me connait obligatoirement, les clés étaient sur le 4X4, pour moi c’est un complot j’en démords pas. Un règlement de compte même. Je n’ai pas d’ennemis.» Justement s’emporte le président, « à part Amar Bey personne n’a dit avoir de différend avec vous. Qui aurait pu vous emprunter votre voiture pour aller faire un complot comme ça ? » Je ne sais pas répond Patrick Guimpier avant de préciser « en prison on n'a accès à rien mais je serais dehors je vous garantis que j’aurais trouvé ! » Quant à Kareen, la compagne d'Amar Bey, présente sur les lieux, qui assure dès le premier jour l'avoir reconnu. Elle se trompe, lâche t-il avec un quasi détachement.
Questionnements sur la téléphonie
Reste le questionnement autour du téléphone de Patrick Guimpier qui a déclenché une antenne téléphonique à 1h49 à Illats, puis à 2h14 et 2h15 à Landiras le matin du 19 septembre 2020. Le premier appel de la compagne d’Amar Bey à la gendarmerie a été passé à 2h22 à Barsac. La défense s'appuie sur cet argument pour expliquer que Patrick Guimpier n’aurait pas pu être à Barsac à l’heure de l’assassinat si son téléphone borne à Landiras… L’enquêteur explique pour sa part que la zone de couverture d’une antenne est assez large et peut évoluer en fonction de la météo. Toujours est-il que les trois avocats de la défense essaieront pendant leur plaidoirie ce mercredi de prouver que leur client ne peut pas être responsable des faits dont on l'accuse. « Il est possible que son véhicule lui ait été dérobé durant son sommeil explique maître Frédéric Queyrolles et que le réel auteur des faits ait pu utiliser son véhicule et son fusil pour attenter à la vie d'Amar Bey. Et de conclure : tous décrivent un homme jovial, un homme rigolo, un homme qui a absolument pas l'alcool mauvais, qui n'a jamais été violent, qui ne cherche absolument pas la bagarre, qui n'a aucun antécédent judiciaire. »
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