Amiens : Patrick Trémeau, le "violeur des parkings", de retour devant la justice

C'est un nom qui a fait les gros titres, depuis les années 90 : Patrick Trémeau. Le "violeur des parkings" a été condamné à 7, 16 puis 20 ans de prison pour des viols en région parisienne. L'homme de 60 ans a fait son retour dans un tribunal, ce lundi à Amiens, où il devait être jugé pour harcèlement moral.

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Peu après sa sortie de prison sous bracelet électronique, en 2021, Patrick Trémeau avait été violemment été agressé et frappé, à son domicile en Seine-Saint-Denis. Quelques mois auparavant, des riverains avaient manifesté contre son installation, à Coulommiers, en Seine-et-Marne. Depuis, il vivait au foyer l'Ilot à Amiens, sous un nouveau nom.

"J'ai changé, j'ai évolué !"

Cheveux gris, veste bleu, Patrick Trémeau, fait son apparition dans le box des prévenus, ce lundi après-midi. Il y a quelques jours, la justice vient de lui révoquer 20 mois de liberté, pour ne pas avoir respecté les règles de son bracelet. Il est donc retourné en prison, à la maison d'arrêt de Beauvais.

La justice lui reproche des faits de harcèlement sur une jeune femme, à Amiens, au mois de novembre, alors qu'il était accueilli au sein du foyer l'Ilot, à Amiens. Son avocat, Maitre Marc Blondet, demande un délai pour préparer sa défense. Si le fond du dossier n'a pour l'heure pas été abordé, le président évoque une longue expertise, fin 2022, qui souligne un risque élevé de récidive, avec des traits de personnalité borderline. "J'ai été martelé de questions", assure Patrick Trémeau. "Cela fait 20 ans que cela dure, que des gens ressortent des copier-coller d'expertise. J'ai changé, j'ai évolué. J'essaie de ne plus détruire la vie des autres, de reconstruire la mienne, et on me l'empêche !"

Une jeune femme au profil similaire de ses victimes

Le parquet requiert le maintien en détention, face au risque de renouvellement de l'infraction. La procureure rappelle que Patrick Trémeau a fait 18 victimes et qu'il lui est reproché des faits de harcèlement sur une jeune femme "au profil similaire de ses victimes".

"Ce serait faire injure à cet homme, qui a passé 30 ans en prison, de lui dire que « vous êtes toujours le salopard de violeur d'il y a 30 ans » ", plaide de son côté Maitre Marc Blondet. Les derniers mots reviennent au prévenu : "Depuis trop d'années maintenant j'entends mon passé. Demain je ne veux pas que ce soit mon passé qui soit jugé". Patrick Trémeau reste en détention provisoire jusqu'à son procès, le 15 janvier 2024.