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Amiens : Patrick Trémeau, le "violeur des parkings", condamné à un an de prison

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Patrick Trémeau, le "violeur des parkings" qui a sévit en région parisienne dans les années 90 a été condamné ce lundi à Amiens, pour harcèlement moral sur une jeune femme. Le prévenu vivait sous un nouveau nom à Amiens.

Patrick Trémeau, le "violeur des parkings" a été condamné ce lundi à un an de prison ferme pour harcèlement moral sur une jeune femme, à Amiens Patrick Trémeau, le "violeur des parkings" a été condamné ce lundi à un an de prison ferme pour harcèlement moral sur une jeune femme, à Amiens
Patrick Trémeau, le "violeur des parkings" a été condamné ce lundi à un an de prison ferme pour harcèlement moral sur une jeune femme, à Amiens © Radio France - Valérie Massip

C'est un habitué des cours d'assises qui a été jugé ce lundi après-midi par le tribunal correctionnel d'Amiens. Patrick Trémeau, condamné pour de nombreux viols dans les années 90 en région parisienne, et surnommé "le violeur des parkings", était poursuivi pour harcèlement moral envers une jeune femme.

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La sortie de prison, en 2021, est particulièrement compliquée. Patrick Trémeau tente d'abord de s'installer à Coulommiers, en Seine-et-Marne, mais des élus et des riverains manifestent contre sa venue. Peu après, il est ensuite violemment agressé et frappé par des hommes habillés en policiers dans son nouveau domicile de Seine-Saint-Denis. Il trouve enfin refuge, sous une nouvelle identité, à Amiens et est hébergé depuis au foyer l'Ilot, sous bracelet électronique et avec des contraintes horaires strictes.

Des photos prises à l'insu de la victime

L'enquête débute fin novembre, lorsque le bracelet électronique du "violeur des parkings" sonne à plusieurs reprises : la justice révoque alors 20 mois de liberté (une procédure pour laquelle il a fait appel). Il est à nouveau incarcéré, cette fois à Beauvais. Dans le téléphone du prévenu, les policiers découvrent des échanges avec une jeune femme, et 19 photos, toujours de dos, qui semblent avoir été prises à son insu.

La victime, 26 ans, est salariée dans une enseigne de restauration, où Patrick Trémeau a ses habitudes. "Au début ça se passait bien, il me parlait de sa vie d'avant, et de ce qu'il voulait faire après", raconte la serveuse aux policiers. Le prévenu prétexte vouloir lui offrir un cadeau pour sa fête afin de récupérer son numéro de téléphone. Il lui envoie des messages, des emails. Mais la "relation", à sens unique, va plus loin : un jour Patrick Trémeau se rend devant son domicile. C'est là que la jeune femme prend peur et coupe tout contact.

"On voit toutes les relations que je peux avoir comme de potentielles victimes"

Les messages eux, n'arrêtent pas pour autant. "Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu me tortures ainsi ?", envoie notamment Patrick Trémeau. Il évoque son amour, l'appelle "mon petit chat", "Je suis tombé amoureux de toi quand je t'ai vu". Et lui fait même du chantage au suicide, s'il elle ne lui répond pas.

Depuis le box des prévenus, le "violeur des parkings" l'assure, "j'ai déconné parce qu'on a trente ans d'écart. Je n'avais aucune arrière pensée. J'ai dit que j'étais amoureux, mais j'ai dû mal tourner ma phraseQuand j'ai parlé d'amour, c'est de l'amour fraternel, paternel". Les photos retrouvées dans un dossier au nom de la jeune femme ? "Je fais des montages", répond-il au président, expliquant en avoir offert un à la victime. L'une de ses photos terminera même en fond d'écran sur son téléphone. "Aujourd'hui, on voit toutes les relations que je peux avoir comme de potentielles victimes", poursuit Patrick Trémeau. "C'est compliqué de votre fait. Les personnes qui n'ont pas quelques dizaines de viols à leur actif n'ont pas ce problème", rétorque le président, qui rappelle qu'une "bonne moitié des experts judiciaires de France ont évoqué des risques de récidive."

"Ce n'est pas en prison qu'on apprend la séduction"

La procureure fait mine de s'interroger sur la différence entre la drague lourde et le harcèlement. "La limite, c'est le consentement. Quand on est dans dans une relation de séduction, il faut que l'autre personne soit consentante", rappelle le ministère public, qui évoque les demandes répétées de Patrick Trémeau. Elle souligne l'agitation palpable du prévenu au foyer l'ilot, durant les jours qui suivent l'arrêt des échanges avec la victime. Son comportement, aussi, quand il monte sur une chaise pour guetter la rue, ce qui permet de voir les allées et venues depuis le restaurant où travaille la jeune femme. Patrick Trémeau "ne perçoit pas la réalité des relations avec les femmes et comprend que la victime a une attirance pour lui, ce qui est faux. Il se crée une histoire, comme avec les précédentes victimes, où il crée un simulacre de relations." Et de rappeler l'expression utilisée quand il dit qu'il est amoureux "comme si la foudre lui était tombée dessus" : une phrase déjà apparue dans les expertises, pour justifier ses passages à l'acte précédents. Elle requiert un an de prison ferme.

En défense, Maitre Marc Blondet estime de son côté que l'infraction n'est pas constituée. "On n'arrive pas à la preuve absolue que la victime s'est opposée" aux sollicitations de Patrick Trémeau. Il rappelle les messages de la victime, qui se terminent parfois par un "bisous", un "merci", ou encore celui où elle lui demande de le contacter. "Il a pris acte qu'il a fait peut-être fausse route avec cette jeune femme. Mais est-ce pour autant du harcèlement ?" Pour l'avocat, la société cherche plutôt à "se débarrasser" du prévenu. "Il n'a pas les codes. Ce n'est pas en prison qu'on apprend la séduction". Le tribunal, après en avoir délibéré, estime qu'il existe assez d'éléments pour le condamner à un an de prison ferme et interdiction d'entrer en contact avec la victime.

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