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Affaire du "frigo" d'Hubert Falco : la décision mise en délibéré

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Au terme de deux jours de débat, la cour d’appel d’Aix en Provence a mis en délibéré au 14 mai sa décision dans l’affaire dite du frigo dans laquelle Hubert Falco, l’ancien maire de Toulon et Marc Giraud, ancien président du Conseil départemental du Var comparaissaient.

Hubert Falco avec son épouse de dos, et son avocat à la sortie de son procès à Aix Hubert Falco avec son épouse de dos, et son avocat à la sortie de son procès à Aix
Hubert Falco avec son épouse de dos, et son avocat à la sortie de son procès à Aix © Radio France - Christelle MARQUES

Après les plaidoiries des parties civiles lundi soir, l’avocate générale a pris la parole ce mardi matin pour ses réquisitions. La magistrate a demandé en tous points la confirmation de la sanction infligée aux deux anciens élus en première instance. "Je ne trouve pas de raison de dispenser de la règle automatique de l’inéligibilité" déclare la représentante du ministère public.

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La salle est restée suspendue à ses lèvres lorsqu’elle a poursuivi sur l’éxécution provisoire dont elle a réclamé l’application. Pas une réaction dans l’assistance, pas un mot. Hubert Falco conserve la posture qu’il a eue pendant toute la prise de parole de son accusatrice : la tête baissée.

L’avocate générale est revenue sur "les chemins sombres et violents empruntés lors de cette procédure". Les menaces de morts de la déléguée de l’UNSA, les complots politiques et le décès du responsable des cuisines. "La cour n’est ni ne fait de politique. Elle ne votera pas pour ou contre les deux hommes en face d’elle. Elle applique simplement le droit", résume la magistrate du parquet.

Revenant sur les zones d’ombre dans le dossier, notamment sur les surcommandes, l’avocate générale a balayé l’argument en indiquant que cela n’entamait en rien les "déclarations sur les pratiques des repas". Qu’importe d’ailleurs le montant du préjudice, toujours selon cette dernière.

Argument rejeté par Me Jean-Claude Guidicelli, aux intérêts de Marc Giraud : "La condamnation est en décalage avec les faits, les fautes, les négligences. Mon client n’a pas fermé les yeux. Il a simplement permis de continuer un usage."

Ramener cette affaire aux proportions qu’elle mérite, c'est aussi la demande de Me Fradet, pour Hubert Falco. "Il doit y avoir une proportionnalité. Je demande à votre juridiction ce qu’il convient d’organiser comme réponse sociale."

Au-delà des arguments de droit développés dans la plaidoirie de Me Fradet, ce dernier a voulu donner une dimension psychologique, humaine à cette affaire. Démontrer à la cour qui est Hubert Falco, quel homme de convictions est l’ancien élu. Il a détaillé les risques politiques pris par le maire de l’époque dans la crise de l’Ocean Viking, en acceptant de recevoir le bateau de migrants à Toulon. "Je ne cherche pas à béatifier le prévenu mais la source de son investissement explique les fautes commises" détaille l’avocat.

Rappelant qu’il avait tout donné depuis le début de son engagement politique en 1971, Me Fradet a confié que Hubert Falco était rongé par les paroles de sa propre mère. "En 1971, elle lui avait dit qu’elle n’aimait pas ce monde-là, qu’il ne fallait pas y aller. Tout ce que je te demande, c’est d’être irréprochable lui avait-elle dit. Il sait qu’il a fauté."

Cet investissement lui aurait fait perdre les pédales, l’aurait fait devenir parano lorsque l’affaire éclate, en pleine campagne pour les élections municipales. "Mais qu’est ce qui est utile dans ce dossier ? Est-ce que cette affaire le rend incapable de finir le mandat qui est le sien ?" interroge Me Fradet.

Interrogé en dernier, Hubert Falco, visiblement éprouvé par ces deux journées a simplement indiqué que la peine infligée en première instance avait été très dure. "Je sollicite une peine qui corresponde à la faute que j’ai commise" a-t-il murmuré.

La justice répondra à cette demande le 14 mai prochain. La cour a en effet mis sa décision en délibéré.

Puis l'audience a été levée. Hubert Falco a étreint son avocat, puis un de ses proches, ancien bâtonnier éminent de Toulon. Les yeux humides, il s'est laissé aller à murmurer quelques paroles à l'attention de celui qui s'est battu pour lui, et de celui qui l'a soutenu jusqu'au bout, se reprenant ensuite. Signe peut-être que le combat a été particulièrement difficile. L'une des rares et précédentes fois où Hubert Falco a fendu l'armure publique, c'est le soir de sa victoire lors des dernières élections municipales. Il confiait alors à France Bleu Provence que "cela avait été l'un des combats les plus difficiles de sa vie".

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