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Affaire Benalla : les questions sensibles qui attendent le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à l'Assemblée

Par
  • France Bleu

Le ministre de l'Intérieur est convoqué à l'Assemblée nationale ce lundi à 10h par la commission d'enquête sur l'affaire Benalla. Gérard Collomb doit notamment expliquer pourquoi il n'a pas saisi l'IGPN ni la justice lorsqu'il a vu les images d'Alexandre Benalla frappant des manifestants le 1er mai.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pendant le défilé militaire du 14 juillet. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pendant le défilé militaire du 14 juillet.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pendant le défilé militaire du 14 juillet. © AFP - MUSTAFA YALCIN/ANADOLU AGENCY

En première ligne dans l'affaire Benalla, qui place l’exécutif au cœur de la tourmente, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est convoqué à l'Assemblée nationale à 10h ce lundi matin. Il doit s'expliquer devant la commission des lois de l'Assemblée, dotée de pouvoirs d'enquête. Les députés d'opposition, qui l'accusent d'avoir menti jeudi dernier devant le Sénat, vont le mettre sur le grill. Gérard Collomb devra répondre à des "questions très nombreuses et d'une très grande gravité", selon le co-rapporteur Guillaume Larrivé, du groupe les Républicains, sur l'affaire de ce collaborateur de l'Elysée filmé en train de violenter des manifestants le 1er mai à Paris. 

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Les oppositions dénoncent les "mensonges" du ministre et plusieurs personnalités, à droite comme à gauche, de Nicolas Dupont-Aignan à Jean-Luc Mélenchon, ont demandé la démission du ministre de l'Intérieur. 

Par qui Gérard Collomb a-t-il été informé des violences commises par Benalla ? 

Chargé de mission à l'Elysée et jouant un rôle majeur dans le dispositif de sécurité entourant Emmanuel Macron, Alexandre Benalla a été filmé en train de frapper des manifestants le 1er mai à Paris. Le ministre de l'Intérieur était au courant de ces agissements dès le 2 mai. Le ministère l'a confirmé au Monde ce week-end. Mais qui a informé le ministre des violences commises place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de la capitale ? La préfecture de police de Paris ? L'Elysée, qui a rapidement été mis au courant ? Ou alors un autre canal ? Dans un milieu censé être très hiérarchisé, la question est importante.

Pourquoi Gérard Collomb n'a-t-il pas réagi plus tôt ?

Au Sénat jeudi, le ministre a dit avoir saisi l'IGPN, la "police des polices", pour faire la lumière sur cette affaire. Soit plus de deux mois après les faits. "On a laissé ces images tourner sur les réseaux sociaux. Cela est préjudiciable pour l'image de la police", déplore Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergies auprès de l'AFP. "Il a "dissimul(é) cette information à la représentation nationale et à la justice", s'offusque Benoît Hamon, du mouvement Générations.

Selon l'article 40 du code de procédure pénale, le procureur de la République aurait dû être saisi pour ces faits mais aucun membre de l'exécutif ne l'a fait, ce qui fait dire à l'opposition que le pouvoir a cherché à étouffer l'affaire. "On vit dans un système hiérarchisé. Ce n'est pas au ministre de l'Intérieur d'engager des poursuites contre un collaborateur du président", tempère Patrice  Ribeiro. "Il y a eu violences... Il fallait faire un article 40, au moins pour se protéger", confie un cadre de l'administration à l'AFP.

Que faisait Benalla à la manifestation du 1er mai?

Il était censé n'être qu'un "observateur" sur une opération de maintien de l'ordre, mais il a fini par se promener avec brassard policier, radio de police et casque sur la tête, avant de s'en prendre à des manifestants, en compagnie de Vincent Crase, un salarié de La République en marche. 

Qui a validé leur présence sur cette manifestation ? La préfecture de police. Mais à quel niveau? Le ministère de l'Intérieur était-il au courant ? D'où vient le matériel policier détenu par Alexandre Benalla? Et pourquoi le major de police de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police n'est-il pas intervenu pour empêcher ces agissements, alors qu'il était ce jour-là le "référent" de  Benalla ? "On voit mal un major s'opposer à un conseiller de l'Élysée", répond une source syndicale.

Il n'est diplômé en rien mais semble avoir accès à tout" - Le secrétaire général du Syndicat des commissaires de police 

Plusieurs sources ont également fait état auprès de l'AFP de la présence de M. Benalla aux briefings et débriefings de la manifestation du 1er mai qui s'était soldée par de spectaculaires violences commises par des Black Blocs. "Il est régulièrement sur des dispositifs opérationnels et semble piloter différentes choses", s'étrangle David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). "Il n'est diplômé en rien mais semble avoir accès à tout. Qui l'a mandaté pour ça ?", interroge-t-il.
Après le ministre de l'Intérieur attendu à 10h, le préfet de police Michel Delpuech sera auditionné à partir de 14h.

Quel rôle avait Benalla à l'Élysée ?

Selon plusieurs sources, l'ex-chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République, qui accompagnait régulièrement Emmanuel Macron sur ses déplacements, y compris après sa mise à pied de 15 jours, au vu de photos de presse, paraissait aussi régenter la sécurité à l'Élysée.
Mais cette mission est normalement  celle du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), une structure du Service de la protection (SDLP), dépendant de la Police nationale. Le GSPR est dirigé par un colonel de gendarmerie.

Selon des sources policières, syndicales et internes au ministère de l'Intérieur, une réorganisation de la sécurité de l'Elysée était dans les tuyaux pour fin 2018, avec la création d'une Direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR) composée de trois entités. Alexandre Benalla était pressenti pour occuper une place prépondérante dans ce dispositif directement piloté par la présidence.

© Visactu

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