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Un agriculteur drômois sera jugé pour avoir tué deux vautours dans les Baronnies

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Après six mois d'enquête, l'auteur de tirs mortels sur un vautour moine et un gypaète barbu dans le parc des Baronnies a été identifié. Il sera jugé pour destruction illicite d'espèce protégée.

Le gypaète barbu fait l'objet d'un programme européen de réintroduction dans le milieu naturel Le gypaète barbu fait l'objet d'un programme européen de réintroduction dans le milieu naturel
Le gypaète barbu fait l'objet d'un programme européen de réintroduction dans le milieu naturel - Christian Tessier

C'est un communiqué du procureur de la République qui le révèle ce mercredi 12 juillet : un homme qui a abattu deux vautours d'espèces protégées dans les Baronnies devra en répondre devant la justice. Une enquête minutieuse des agents drômois de l'office français de la biodiversité a permis de l'identifier.

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Criblés de plombs

Les tirs remontent au 31 décembre 2022. Le gypaète barbu réintroduit sept mois plus tôt est équipé d'un GPS pour son suivi. Il n'y a plus de mouvement. Les naturalistes en charge du suivi le découvrent alors blessé, blessé, criblé d'une vingtaine de plombs, sur la montagne d'Angèle dans le Sud Drôme. Malgré des soins dans un centre spécialisé, il ne survit pas à ses blessures. A proximité, est retrouvé également un vautour moine mort, le jeune rapace avait lui été bagué au nid au printemps 2022.

Jusqu'à trois ans de prison

L'auteur des tirs est un agriculteur qui a reconnu les faits mais il n'a pas fourni d'explication claire sur les raisons de son geste. Présenté ce mardi 11 juillet devant le parquet, il est convoqué pour son procès devant le tribunal correctionnel le 6 octobre prochain pour destruction illicite d'espèce protégée. Il risque théoriquement jusqu'à trois ans de prison et 150.000 euros d'amende. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de consigner 1.800 euros pour garantir les dommages et intérêts des parties civiles, notamment la ligue de protection des oiseaux qui pilote le programme européen de réintroduction du gypaète barbu.

Des espèces qui restent menacées de disparition

On estime que chaque gypaète réintroduit coûte environ 40.000 euros. Le suivi de chaque vautour moine est estimé à 10.000 euros. "La destruction de deux individus est dramatique pour la survie de ces espèces menacées à l'échelon mondial" explique Christian Tessier de l'association Vautours en Baronnies qui gère la réintroduction et le suivi. "On fait des efforts énormes pour sauver ces espèces et en quelques secondes, avec deux coups de fusil, ils sont anéantis" dit-il dépité tout en nuançant "heureusement que cela reste exceptionnel".

Canteperdrix, dans les bras de sa marraine la présidente du PNR des Baronnies, avait été réintroduit en mai 2022
Canteperdrix, dans les bras de sa marraine la présidente du PNR des Baronnies, avait été réintroduit en mai 2022 - Christian Tessier

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