Sainte-Soline, un an après : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse des Soulèvements de la Terre

Il y a un an jour pour jour, le 25 mars 2023, la manifestation anti-bassines organisées à Sainte-Soline a donné lieu à de violents affrontements entre opposants aux bassines et gendarmes. Près de 250 personnes ont été blessées de part et d'autres. Depuis ce vendredi, les anti-bassines commémorent les un an de cette manifestation, et ce lundi 25 mars 2024, une grande conférence de presse s'est tenue pour réaffirmer la détermination des opposants aux bassines et évoquer de nouvelles actions à venir. Parmi les groupes présents : les Soulèvements de la Terre, Bassines Non Merci ou encore la Confédération Paysanne et les syndicats CGT et Solidaires.

ⓘ Publicité

Un avant et un après Sainte-Soline

Julien Le Guet, porte-parole de Bassines Non Merci, est revenu longuement sur la journée du 25 mars 2023, évoquant les dizaines de milliers de grenades et autres munitions utilisées par les forces de l'ordre, mais également les nombreux blessés, deux militants ont notamment passé plusieurs semaines dans le coma.

"Sainte-Soline est un évènement qui fera date dans l'Histoire de France, dans la manière dont les mouvements écolo peuvent être réprimés" explique le militant qui poursuit : "aujourd'hui, partout dans le monde, les gens ont vu Sainte-Soline et s'interrogent fortement sur les dérives autoritaires et les dérives violentes de la part de cet État censé représenter une certaine idée de la démocratie"

Une détermination intacte du côté des opposants

Dès ce week-end, lors d'une journée de commémor'actions organisée à Melle (Deux-Sèvres) les militants anti-bassines ont réaffirmé leur détermination, un message de nouveau formulé durant la conférence de presse. "On est là, plus que jamais, on reste déterminé, la lutte continue" lance Julien Le Guet, porte-parole de Bassines Non Merci pour qui il n'y a "aucune ambiguïté", "nous sommes déterminés à ce que ne soit pas le discours des bourreaux qui fassent l'histoire" ajoute-t-il.

Du côté des Soulèvements de la Terre, Florian, porte-parole, estime que la dissolution (depuis annulée) du mouvement, et la "criminalisation" n'a "pas abouti", elle a "même produit l'effet inverse, au lieu de nous diviser, elle nous a soudé et elle a permis au mouvement anti-bassines et aux soulèvements de la terre de s'amplifier".

Un village de l'eau cet été dans le Poitou

Les opposants anti-bassines ont annoncé, détaillé, plusieurs rendez-vous à venir. Les Soulèvements de la Terre annoncent une action le 11 mai prochain, pour dénoncer deux gigas bassines en projet dans le Puy-de-Dôme. Il s'agit d'une "rando festive et déterminée pour la défense de l'eau", les deux gigas bassines sont portées par Limagrain, coopérative agricole et groupe semencier international.

Le gros rendez-vous de l'année se trouvera chez nous dans le Poitou entre le 15 et le 21 juillet avec un "village de l'eau". "Un gros week-end de mobilisation précédé d'un campement de plusieurs jours dans lequel il y aura des rencontres internationales autour des mouvements pour l'eau du monde entier, des ateliers de formation, des moments plus festifs et probablement divers convois qui pourront venir d'un peu de partout en France et même plus loin pour rejoindre ce moment" détaille Johanne Rabier de Bassines Non Merci.

Julien Le Guet de son côté ajoute que le détail sur les dates, heures et lieux seront communiqués ultérieurement, une fois fixés. "Aujourd'hui, on encourage tous les citoyennes et citoyens qui voudront venir faire de l'écotourisme militant dans le Marais poitevin, à se donner les moyens de venir potentiellement pendant une semaine sur le territoire" explique le porte-parole de Bassines Non Merci.

Par ailleurs, les militants anti-bassines sont également revenus sur la plainte qu'ils entendent déposer contre Gérald Darmanin. "On récolte les signatures jusqu'au 1ᵉʳ mai, ensuite, on fera le dépôt de la plainte et on saisira la Cour de justice de la République" a détaillé Axelle Laurent de Bassines Non Merci.