Des cerfs-volants pour produire de l'électricité : une entreprise bretonne impliquée dans le développement du projet

Imaginez un grand cerf-volant d'environ dix mètres carrés, relié à une batterie. C'est le système actuellement testé en Irlande par une entreprise danoise, accompagnée par la société bretonne Laminak Energy, spécialisée dans le montage de projets en énergie marine renouvelable. Alors que l'institut européen Copernic a observé un nouveau record de températures mondiales au mois de mars 2024 (dixième mois d'affilée de chaleurs historiques) et a appelé à décarboner d'urgence l'économie mondiale, ce type d'initiatives participe aux recherches en décarbonation.

Comment ça marche ?

"Pour l'instant, nous testons le système avec des cerfs-volants d'une dizaine de mètres d'envergure et un câble de 300 mètres", explique Jean-Christophe Allo, co-dirigeant de Laminak Energy. "Le cerf-volant est rattaché au sol par le câble, où se trouve la génératrice. Il est d'abord lancé à une hauteur de 20 à 30 mètres au-dessus du sol. Il fait des huit en déroulant le câble, ce qui génère de l'énergie. Lorsque les 300 mètres de câble sont déroulés, le cerf-volant est mis en position de "repos" et le câble est rembobiné. Une fraction de l'énergie précédemment générée est utilisée pour cette phase. Lorsque le cerf-volant arrive à proximité du sol, un nouveau cycle commence. Un cycle dure environ 120 secondes dont 85% en travail et 15% en repos." Quand le cerf-volant a terminé de charger la batterie de 40 watts, il se range automatiquement. Actuellement, il doit être lancé avec une intervention humaine, mais l'équipe de chercheurs travaille à une automatisation totale.

Qu'est-ce qu'on peut faire avec une batterie de 40 watts ?

Selon Jean-Christophe Allo, ce système pourrait répondre aux besoins d'une petite communauté d'une dizaine de personnes sur une journée. "L'exemple que je peux vous donner, ce sont des radiateurs électriques avec une consommation d'un watt." Les entreprises qui portent le projet espèrent une commercialisation d'ici à 18 mois. "Il y a un gros travail de réglementation et d'autorisation différentes dans chaque pays, précise Jean-Christophe Allo. Actuellement, nous sommes d'ailleurs en discussion en Irlande pour des tests nocturnes."