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Violences éducatives : à Marseille, des parents reconnaissent qu'il est difficile d'éduquer sans punir ou sans crier

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Ce mardi 30 avril est la journée nationale de la non-violence éducative. L'association StopVEO lance une campagne de sensibilisation contre ces violences. Parmi elles, les cris, la punition ou la privation d'objet, dont les parents marseillais admettent qu'il est difficile de se passer.

Un enfant menacé d'une claque (illustration) Un enfant menacé d'une claque (illustration)
Un enfant menacé d'une claque (illustration) © Maxppp - RUOPPOLO Guillaume

Ce mardi 30 avril est la journée nationale de la non-violence éducative. À cette occasion, l'association StopVEO lance une campagne de sensibilisation contre ces violences éducatives ordinaires (VEO). Parmi elles, les violences physiques et verbales mais aussi la punition, la privation d'objet ou le fait de mettre au coin. Des méthodes plus difficiles à éviter selon des parents marseillais interrogés.

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"Éduquer sans punition, c'est comme éduquer sur la route sans PV, c'est impossible"

Depuis 2019, la loi interdit le recours à la violence éducative ordinaire, la fameuse loi "anti-fessée". Pourtant, selon un sondage IFOP datant de 2022, quasiment huit parents sur dix (79%) affirment avoir déjà eu recours à un type de violence sur au moins un de leurs enfants.

Odile par exemple reconnait avoir déjà donné quelques fessées : "J'ai éduqué mes deux filles toute seule. Parfois, il fallait recadrer. C'était rare mais c'est arrivé."

Quant à la privation d'objets, "si priver un enfant de télévision parce qu'il n'en décroche plus c'est de la violence, alors oui j'ai été violente !" Elle hausse les sourcils : "Il ne faut pas non plus tout le temps culpabiliser les parents. Il faut avoir des principes et s'y tenir mais une punition ne fait pas de mal à un enfant, estime-t-elle.

Toujours selon ce sondage Ifop, 70% des parents estiment qu'il est difficile voire impossible d'éduquer un enfant sans le punir. "C'est comme vouloir éduquer sur la route sans mettre de PV !" répond Jean, qui a une fille de 30 ans désormais. Comme beaucoup de parents, il estime que la punition, le fait de mettre au coin permet de mettre un cadre, de poser des limites.

"À l'école, on peut instaurer une autorité sans violence, même avec des élèves difficiles"

La question se pose aussi à l'école . Le coup de règle sur les doigts ou les lignes à recopier sont totalement dépassés, estime Isabelle, enseignante depuis 20 ans. Elle travaille en zone prioritaire REP à Manosque avec des jeunes de 8 à 10 ans parfois très difficiles. "Quand j'ai commencé, j'ai parfois eu des chaises qui volaient dans la classe !" se rappelle-t-elle.

Depuis, elle a affiné sa pédagogie : "Quand j'ai un enfant compliqué, d'abord je l'observe. Je regarde ce qu'il fait, ce qu'il ne fait pas et puis je rebondis. J'essaie de le valoriser pour ce qu'il fait de bien pour qu'il se sente en confiance. Par contre, quand il dépasse le cadre, là j'interviens. Je le prive d'une partie de la récréation ou je l'envoie chez le directeur si c'est très grave."

Elle sait que cette éducation "positive" à ses limites : "Je travaille avec des effectifs réduits, une douzaine d'élèves. Et puis, la REP à Manosque avec des enfants, ce n'est pas la même chose que celle à Marseille avec des lycéens, j'en ai conscience."

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