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Violences des mineurs : des parents d'élèves tourangeaux pas convaincus par les annonces de Gabriel Attal

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Au lendemain des annonces de Gabriel Attal sur la violence des mineurs, des parents d'élèves tourangeaux nous ont confié leur scepticisme quant aux propositions du premier ministre. Une CPE d'Indre-et-Loire pense de son côté qu'il y a d'autres solutions.

"Il faut axer sur la prévention, la sensibilisation et l'éducation" plaide la présidente départementale de la FCPE, la Fédération des parents d'élèves "Il faut axer sur la prévention, la sensibilisation et l'éducation" plaide la présidente départementale de la FCPE, la Fédération des parents d'élèves
"Il faut axer sur la prévention, la sensibilisation et l'éducation" plaide la présidente départementale de la FCPE, la Fédération des parents d'élèves © Maxppp - Lionel Le Saux

Les critiques ne sont pas tendres au lendemain des annonces du premier ministre pour lutter contre la violence des mineurs. Un plan "parfaitement populiste" dénonce une avocate. Des mesures "hautement préoccupantes" disent des magistrats. Gabriel Attal a notamment proposé d'atténuer le principe d'excuse de minorité et de mettre en place des comparutions immédiates dès l'âge de 16 ans.

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Mais les parents sont eux aussi dans le viseur du premier ministre. Ils pourraient être soumis à des amendes si, par exemple, ils ne se rendent pas à la convocation du juge pour enfants. Les parents défaillants pourraient aussi être condamnés à des travaux d'intérêt général.

"Des fois, l'adolescent cache, il ne dit pas"

Ce qui ne convainc pas vraiment ces parents rencontrés devant le collège de l'Arche du Lude à Joué-lès-Tours, collège situé dans un quartier prioritaire. Pour Farid, c'est tout simplement exagéré. Lui est papa de quatre enfants, dont deux sont collégiens. Il estime faire déjà le maximum pour eux. "Mettre toute la responsabilité sur les parents, c'est trop. Des fois les parents travaillent, ils ne peuvent pas voir ce que font les enfants à l'école. Des fois l'adolescent cache, il ne dit pas".

En revanche, il pointe du doigt la responsabilité des réseaux sociaux. "Il faut limiter, que les parents limitent pour leurs enfants, que les enfants n'aient pas le portable toute la journée et toute la nuit. C'est ça qui détruit la société, c'est les réseaux sociaux".

"C'est ça qui détruit la société, c'est les réseaux sociaux"

Lui limite le temps passé par ses enfants sur les écrans, tout comme Amina, elle-même maman de deux collégiens. "Moi je les laisse pas regarder n'importe quoi. Mon fils a un téléphone mais il n'a pas de puce dessus. Il est en wifi à la maison pour jouer un peu, pour contrôler ses devoirs avec l'application, et c'est tout".

Elle estime que les parents peuvent avoir une part de responsabilité dans la violence de leurs enfants, mais comme Farid, elle assure qu'elle fait ce qu'elle peut. "J'ai un enfant qui va avoir quinze ans. Il sort pas beaucoup sans moi. Le deuxième, il a douze ans. Ils ne sort jamais sans moi. Je suis peut-être trop protectrice mais je préfère être comme ça que les laisser sortir".

Alors quelles solutions ? Pour elle, il faut surtout parler aux enfants, que les parents leur posent un cadre et qu'ils surveillent leurs fréquentations.

"Il faut vraiment axer sur la prévention, la sensibilisation et l'éducation"

La présidente départementale de la FCPE, la Fédération des parents d'élèves, Florence Gomès n'est pas plus convaincue par les propositions de Gabriel Attal. "Il ne traite pas la problématique de la violence sous le bon angle. C'est vraiment basé sur du répressif. Or il faut vraiment axer sur la prévention, la sensibilisation et l'éducation. Et évidemment, tout ça, ça nécessite des ressources adéquates et des professionnels formés, disponibles, dans les établissements scolaires pour accompagner les élèves. Et pour l'instant, on manque cruellement de moyens. On manque d'AED, de CPE, d'enseignants spécialisés, on manque aussi de structures en capacité d'accompagner les jeunes. Donc avant d'aller faire du tout répressif, mettons déjà les moyens dans les établissements pour accompagner, faire de la prévention avant toute autre chose".

"On manque cruellement de moyens"

Elise est CPE, Conseillère principale d'éducation, dans un collège de l'agglomération de Tours. Elle vit au quotidien aux côtés des élèves, et pour elle il y avait d'autres solutions. "La première, ce serait déjà d'arrêter de faire des économies de moyens. La dotation des assistants d'éducation est en baisse. Or, un des premiers moyens pour proposer sur des temps hors classe des choses pertinentes, ajustées, c'est d'avoir des adultes à mettre en face, qui peuvent être en capacité de proposer des choses intéressantes et constructives pour les élèves. Or là, avec la baisse des moyens et des temps d'étude qui va croître du fait de la complexité des emplois du temps à cause la mise en place des groupes de niveau, on va avoir des assistants d'éducation qui ne seront pas justement dans l'éducation, mais uniquement dans de la surveillance. Et c'est quand même bien dommage".

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