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Rentrée scolaire : confrontés au manque d'effectifs, profs et contractuels à la peine

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Alors que le ministère de l'Éducation nationale a recruté des contractuels pour pallier le manque d'enseignants dans les écoles, collèges et lycées, qu'en est-il une semaine après la rentrée ? France Bleu fait le point.

Rentrée des classes à l'école Michel Trégore de Caen, le 1er septembre 2022. Rentrée des classes à l'école Michel Trégore de Caen, le 1er septembre 2022.
Rentrée des classes à l'école Michel Trégore de Caen, le 1er septembre 2022. © Maxppp - Martin ROCHE

Quelque douze millions d'élèves ont repris les cours depuis une semaine dans un contexte de crise inédite de recrutement des enseignants. Si le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a affiché sa confiance, promettant "un professeur devant chaque classe", mettant en avant le recrutement de quelque 3.000 contractuels dont "plus de 80% ont déjà enseigné", les syndicats dénoncent "un bricolage". 

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Au moins un professeur manquant dans 62% des établissements, selon le Snes

"La promesse d'un professeur devant chaque élève semble plus ressembler à un slogan politique qu'à la réalité", déclarait dès la semaine dernière Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire à l'initiative d'un appel à témoignages sur le réseau social Twitter sous le mot-clé #NotreVraieRentrée.

Le syndicat, qui a sondé 554 collèges et lycées (représentant toutes les académies de métropole et d’outre mer, avec des établissements de l’Education prioritaire et hors Education prioritaire), affirme qu'au 3 septembre, "dans 62 % des établissements, il manquait au moins un professeur sur un poste fixe ou un support de moins de 18 heures". 

Les académies d'Ile-de-France (Créteil, Versailles), souvent pointées du doigt, ne sont pas les seules concernées témoigne sur franceinfo Aurélien, prof d'histoire-géo dans un collège de Toulouse privé d'un enseignant de technologie : "C'est la deuxième année consécutive. Donc ça veut dire que des élèves de 5e n'ont pas techno depuis la rentrée, et n'en ont pas eu du tout toute l'année dernière. Cela pose bien sûr problème pour les apprentissages et on peut légitimement s'inquiéter pour eux en vue de l'épreuve d'enseignement scientifique du brevet."

Technologie, éducation physique et sportive, anglais, espagnol, économie : le ministère s’est affairé pour tenter de combler le manque de personnels en faisant notamment appel à son vivier de contractuels.

Des contractuels formés en quelques jours

Des enseignants non titulaires, sans le diplôme requis, formés en quelques jours pour certains et parfois démunis au moment de se retrouver devant une classe. "Il est vrai qu'il y a des contractuels nouveaux, des débutants qui ont été rapidement formés", a reconnu le ministre sur France Bleu Occitanie le 2 septembre. Ces enseignants "vont être suivis tout au long de l'année. L'enseignement, c'est un métier d'expérience (...) donc ce qui compte, c'est l'accompagnement", a-t-il assuré.

Dans certains établissements, on attend toujours leur arrivée. Exemple à Tarbes (Hautes-Pyrénées) : dans le collège de Frédérique où il manque un professeur de musique et un de technologie, la direction a proposé aux enseignants de faire des heures supplémentaires, "de prendre ces heures pour enseigner nos matières", a-t-elle expliqué à franceinfo. "Donc moi, si je veux, si j'ai une classe qui a un trou et que ça marche avec mon emploi du temps, je peux donner une heure d'anglais en plus. Mais moi, je suis pas prof de techno ni de musique, je suis professeur d'anglais".

Certains syndicats redoutent enfin que le manque de personnels soit encore plus criant dans quelques semaines, lorsque "les premiers arrêts maladie, les congés maternités et les autres absences vont se présenter", souligne Guislaine David, représentante du Snuipp, le syndicat majoritaire chez les professeurs des écoles, dans Le Parisien. "À partir du moment où vous asséchez votre volant de remplaçants, tous ces professeurs manquants seront plus difficiles à remplacer."

Concertation en octobre 

Le ministère doit faire un point la semaine prochaine sur le nombre de postes encore vacants. Pour que le métier d'enseignant regagne en attractivité, le gouvernement a promis des efforts sur les rémunérations. "Aucun enseignant ne commencera sa carrière à moins de 2.000 euros net par mois à partir de la rentrée scolaire 2023", "un salaire de départ, hors primes" s'est engagé Pap Ndiaye.

En outre, une grande concertation autour de l'école doit être lancée dès octobre, en y associant les communautés éducatives. "Il y aura des concertations sur beaucoup de sujets, sur l'attractivité du métier d'enseignant, sur la revalorisation de ce métier, le fait de donner plus de marges de manœuvre aux équipes pédagogiques", a détaillé Elisabeth Borne. "Nous travaillons à des solutions pérennes pour revaloriser la profession d'enseignant", a poursuivi Pap Ndiaye. "Le salaire compte, mais ce n'est pas le seul élément. Il y a d'autres facteurs qu'il faut prendre en compte, liés à la carrière et aux perspectives de carrière", a-t-il indiqué sur France Bleu Occitanie. "Il y a aussi les conditions de travail. Et puis, d'une manière générale, une forme de revalorisation, que je qualifierais de morale, de la place des professeurs dans notre société", a souligné Pap Ndiaye se disant "attaché" au fait de restaurer l'autorité des professeurs.

À l'issue du séminaire gouvernemental, la Première ministre a évoqué mercredi des textes qui seront examinés au Parlement, dont "les dispositions législatives issues des concertations sur l'éducation, afin d'engager des transformations concrètes dès la rentrée 2023". 

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