Les enseignants manifestent "contre le choc des savoirs" ce mardi à Clermont-Ferrand

Les organisations syndicales de l’Éducation nationale appellent à la grève "contre le choc des savoirs" ce mardi 2 avril.
Les syndicats s'opposent aux mesures annoncées par Gabriel Attal, lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Dans leur viseur, entre autres, l’instauration des groupes de niveau en sixième et cinquième dès la rentrée 2024. Les manifestants demandent aussi une revalorisation salariale ou encore plus de moyens dans les établissements.

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"On ne veut pas faire de différence entre nos enfants. Les élèves vont être stigmatisés"

À Clermont-Ferrand, près de 300 personnes ont défilé dans les rues de la ville. Parmi eux, Laurie, professeure documentaliste au collège La Ribeyre à Cournon-d'Auvergne. Elle s'inquiète des groupes de niveau, "on ne veut pas faire de différence entre les enfants. Les élèves vont être stigmatisés". Elle l'ajoute, en colère, "ces réformes ne sont pas bonnes pour nos établissements et on ne nous demande jamais notre avis".

"C'est une réforme qui va à nouveau déstructurer le collège et créer le chaos"

Avec l'instauration de groupes de niveau, les enseignants craignent une accentuation des inégalités. Selon Alexis, professeur des écoles à Cébazat, "cette mesure va nous obliger à faire un tri de nos élèves et ça, on en veut pas". Selon Frédéric Abrioux, représentant du syndicat Force ouvrière des lycées et collèges dans le Puy-de-Dôme, "c'est une réforme qui va à nouveau déstructurer le collège et créer le chaos".

Même constat pour Emmanuelle, enseignante de français et de latin dans un collège à Aigueperse : "Dans le groupe des faibles, on va se retrouver avec des élèves très indisciplinés, car ce sont neuf fois sur dix des élèves en difficultés qui sont aussi agités en classe. Ce sera difficile de s'occuper d'eux" lance-t-elle. Elle précise, inquiète de l'impact psychologique des groupes de niveau sur les élèves, "c'est assez traumatisant pour eux, les faibles réunis se disent on est les loosers, on est les nuls, et ça ne va pas du tout être positif pour leur image". Les enseignants dénoncent aussi une mesure impossible à mettre en place en raison d'un véritable manque de moyens.

En fin de manifestation, les représentants des syndicats ont été reçus par le recteur de l'Académie de Clermont-Ferrand. "Le recteur a noté les revendications des organisations syndicales. Ce n'est pas allé plus loin car il a rendez-vous le 8 avril, avec l'ensemble des recteurs et la ministre pour faire un point sur la situation" explique Frédéric Abrioux, représentant du syndicat Force ouvrière des lycées et collèges dans le Puy-de-Dôme.