La Gironde expérimente la prévention du mal de dos en classe : "C'est pas un sac à dos là, c'est un sac à fesse"

À l'école de Puybarban ce mardi, pas de mathématiques ou d'orthographe pour les élèves de CM1/CM12, les élèves écoutent Thierry Demons, kiné à Fargues-Saint-Hilaire. Le masseur-kinésithérapeute explique le fonctionnement des vertèbres, des disques, de toute la colonne avant de poser des questions aux enfants sur le port du cartable, la posture, l'alimentation, le sport etc. Ensuite place aux exercices pratiques ! Il faut montrer au kiné comment on porte son cartable; "Vous pensez que c'est vraiment un sac à dos demande t-il, moi j'ai plutôt l'impression que c'est un sac à fesses !" On ressere les bretelles, on peut aussi poser le sac sur le bureau pour ne pas se pencher. Quand à le mettre sur une seule épaule, d'accord si on change régulièrement. Parce que, comme l'explique Thierry Demons, "la scoliose, elle est idiopathique, ce qui veut dire dont on ne connaît pas vraiment l'origine. On a entendu beaucoup de choses qui sont probablement des erreurs, notamment liées au port du cartable lié à la posture en classe". Le professionnel de santé a donc une théorie : "Je pense que c'est plutôt le contraire, si un gamin se tient mal en classe, c'est justement qu'il a déjà une problématique, ce n'est pas en soi un facteur aggravant ou déclenchant des scoliose, ça n'a pas de lien."

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Après les échanges, les élèves retiennent des fois ce qui les arrange comme Bastien "j'ai appris qu'il fallait manger un peu de sucre tous les jours". Mathéo lui tiendra mieux son sac "quand il est trop bas, il faut remonter les bretelles et il faut que ça soit équilibré derrière." Soyan sait maintenant qu'il doit mettre "les objets lourds près du dos et les légers à la fin." Abel, 10 ans, résume : "Il faut faire de bons mouvements quand on marche, bien tenir son sac à dos et et faire attention comment on se tient." Gabriel, a retenu les 60 minutes de d'activités sportives par jour, Naya qu'il faut manger de tout, mangé "équilibré" ajoute Willow.

"Le mal de dos est une problématique récurrente chez l'adulte"

L'opération est pilotée par la caisse primaire d'assurance maladie. Élodie Masson est responsable du Service Prévention et Accompagnement en Santé à la CPAM de Gironde, elle explique : "Le constat est que dans notre société, le mal de dos est une problématique récurrente chez l'adulte. Et l'idée c'est de dépister au plus tôt des éventuels troubles du du rachis et donc, de scoliose. Anticiper une prise en charge rapide, au plus jeune âge, pour éviter plus tard que ces problèmes ne soient accrus." L'expérimentation a commencé sur la métropole bordelaise en 2021-2022, avant de se déplacer vers la Haute-Gironde et la rive droite bordelaise en 2022-2023. Cette année, ce sont les écoles situées dans le Médoc et les zones "moins denses en offres médicales" qui sont ciblées. Selon Élodie Masson, les enfants arrivés en troisième sont deux fois plus nombreux à déclarer avoir mal au dos que ceux scolarisés en primaire. Et plus les problématiques sont prises en charge tôt et moins l'assurance maladie devra prendre en charge de pathologies d'adultes.

L'année dernière, "13% des enfants dépistés en Gironde présentaient une anomalie précise Élodie Masson, ensuite il faut confirmer ce diagnostic avec le médecin traitant et ça peut donner ensuite lieu à une prise en charge avec des séances de rééducation chez le masseur kinésithérapeute."