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STMicroelectronics doit saisir la Commission nationale du débat public pour sa nouvelle usine

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STMicroélectronics devra procéder à un débat public avant de pouvoir augmenter la production, dans sa nouvelle usine de Crolles. Ainsi en a décidé la CNDP. L'autorisation environnementale du préfet de l'Isère est suspendue.

STMicro à Crolles STMicro à Crolles
STMicro à Crolles © Maxppp

La Commission nationale du débat public s'est auto-saisie, dans une décision du 7 février dernier. Une concertation préalable aurait dû avoir lieu sur le projet d'agrandissement de l'entreprise STMicroélectronics à Crolles en Isère. Elle a nommé trois garants.

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L'écologiste Pierre Janot estime que "la question de l’acceptabilité du projet" est en jeu, "avec de grosses conséquences environnementales, avec de grosses consommations d’eau, avec des rejets de polluants. Ce qui va amener ST à reprendre son projet et notamment aller devant la CNDP. L’autorisation environnementale sera différée, autant de temps de production qui va être différé. Cela va nécessiter, peut-être, de reprendre le dossier à zéro."

Le rapport des commissaires enquêteurs relevait que la procédure ne respectait pas le processus normal sur un projet d’ampleur nationale. "Est-ce-que ce projet nous assure une souveraineté industrielle", demande Pierre Janot "et quel est le niveau des subventions de l’État ?" (près de 3 milliards d’euros, ndlr).

Le débat va porter sur les 14 millions de mètres cubes d’eau utilisés chaque année, sur les dérogations pour les polluants rejetés dans l’Isère, « ça va être un sacré sujet », et les conséquences du projet sur le territoire : bétonisation, artificialisation des sols, mobilité, logement. « Le projet est venu sur le territoire sans qu’on règle toutes les externalités du projets."

Le président des Actionnaires pour le Climat poursuit "s’agissant de ST, il n’y aucun engagement de sa part, d’être dans la sobriété de consommation d’eau, notamment lorsqu’il y aura des stress hydriques, des sécheresses, des étiages de l’eau. ST ne pouvait pas implanter son projet sans saisir cette commission. C’est le respect de la démocratie en fait. Donc là, aujourd’hui, on a une obligation de reprendre la copie et de ne pas faire fi de ce que les habitants pensent pour un projet d’envergue nationale."

Pierre Janot, président des Actionnaires de la Terre
Pierre Janot, président des Actionnaires de la Terre © Maxppp - Eve Moulinier

Les écologistes veulent-ils la fin du projet ?

"On a qu’un seul objectif, que ce projet soit neutre, poursuit Pierre Janot. Lorsqu’on vient avec un projet de trois milliards d’euros financés par l’état, on doit être irréprochable, sur la bétonisation, sur la consommation de l’eau, sur les polluants. Ces entreprises doivent comprendre qu’avec des niveaux de financements aussi élevés, il y a des conséquences énormes sur les territoires. Et on a les moyens, aujourd’hui, de faire en sorte que ces projets n’aient pas de conséquence. Celui-là, il n’a pas du tout été pensé comme ça. Il est venu s’implanter de manière très verticale. On l’impose, et aujourd’hui l’économie nécessite que l’on consulte les habitants."

"Dès le départ, ils ont pris la décision en connaissance de cause. Ils ont dit 'c’est une extension, on n’a pas besoin de repartir à zéro'. Et c’est ce que les commissaires enquêteurs ont regretté. Le projet est d’envergure nationale et européenne. Il faut saisir la CNDP. Ils ne l’ont pas fait et malheureusement ils sont retoqués. L’autorisation environnementale qui devait être donnée par le préfet a été suspendue "

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