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La nouvelle éco : une start-up Montpelliéraine donne une nouvelle vie aux équipements de bureau

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De nombreuses entreprises ne savent pas comment se débarrasser de leur matériel informatique ou de leur mobilier de bureau pourtant en bon état, la start-up de Montpellier SCOP 3 a trouvé la solution en redonnant une nouvelle vie à ce matériel.

Jusque là de nombreuses entreprises jetaient leur matériel informatique ou leur mobilier de bureau Jusque là de nombreuses entreprises jetaient leur matériel informatique ou leur mobilier de bureau
Jusque là de nombreuses entreprises jetaient leur matériel informatique ou leur mobilier de bureau - Scop3

Tous les matins sur France Bleu Hérault, nous vous présentons les entreprises qui font bouger l'économie. Ce lundi matin, SCOP 3, une start-up de Montpellier qui propose une plateforme pour mettre en relation les entreprises qui veulent se débarrasser de leur matériel informatique ou leur matériel de bureau. 

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Frédéric Salle, patron de SCOP 3 était l'invité de France Bleu Hérault

Tout est parti d'un constat. Lorsqu'une entreprise grandit, fait des travaux, doit changer ses bureaux ou se redimensionner parce qu'à cause du Covid, il y a beaucoup de télétravail, elle se retrouve avec pas mal d'équipements sur les bras. Ca concerne le mobilier de bureaux, les chaises ou les caissons. Ça va concerner aussi tout ce qui est équipement informatique, écrans et tout ce qui est aussi équipements de cuisine dans certains cas,  frigo, micro-ondes. Donc tous ces équipements jusqu'ici, l'entreprise les stockait parce qu'elle n'avait pas de débouchés. On a décidé de lui apporter une solution concrète.

Vous vous êtes juste là pour faire l'intermédiaire ?

Nous avons digitalisé l'anti-gaspillage des équipements professionnels des entreprises. Jusqu'ici, elles n'avaient que  le choix de stocker leurs équipements. Et j'en souris toujours, parce que quand je rencontre une entreprise, il y a toujours une pièce de stockage et de la pièce de stockage au bout de quelques années, quand elle est pleine, ça finit à la benne parce qu'il n'y a pas d'autre solution. Ce que nous disons, c'est qu'entre deux, il y a le réemploi. Lorsqu'une entreprise a des équipements dont elle souhaite se séparer, elle peut le mettre en référencement sur notre plateforme digitale. De l'autre côté, vous avez deux types d'acteurs qui vont être très intéressés. Vous avez des associations qui vont le récupérer sous forme de dons. Parce que l'idée, c'est que ça ne partent pas à la benne. Et vous avez les  entreprises qui s'installent et qui ont besoin d'équipements pour leurs bureaux pas trop cher et qui ne vont pas forcément acheter du neuf parce que ça a un coût et un délai. Avec le Covid, aujourd'hui, les délais, c'est trois ou quatre mois pour s'approvisionner. Donc là, on va pouvoir acheter sur la plateforme sur des prix très bas et ensuite pouvoir aussi être équipé immédiatement. 

"Les entreprises qui donnent leur matériel peuvent déduire 60 % de la valeur du don de leur impôt."

Nous avons travaillé avec Septeo,  leader français dans les logiciels pour avocats notaires. Eux, ils ont stocké pendant des années tous leurs équipements informatiques dans des pièces de stockage et grâce à la plateforme, ils ont référencé tout ce qui est ordinateur, écran, serveur. Et là en moins de 48 heures, il y a des associations qui se sont positionnées pour récupérer les équipements et en contrepartie, on leur a édité un Cerfa fiscal qu'on appelle "de dons en nature", qui leur permet de réduire leur impôt à 60 pour cent du don qui a été fait de l'entreprise. Cela libère leurs pièces de stockage, car le stockage a un coût pour l'entreprise. Et ça lui permet de le réduire de ses impôts. Et de l'autre côté, vous avez une association qui récupère des équipements pour travailler. Là, en l'occurrence, on est sur des associations de réinsertion par l'informatique. 

"On a récupéré du matériel d'un collège avec de vieux bureaux et de vieux casiers, c'était très émouvant."

Ensuite, donc, le dernier projet que l'on a fait, c'était avec le groupe Eiffage qui nous a confié un collège. Ça, c'était assez amusant. On s'y attendait pas. Donc, ils nous ont demandé de pouvoir soit vendre à d'autres entreprises, soit donner tous les équipements qu'on peut trouver dans un collège. Du coup, il y a une vraie nostalgie parce qu'on va se retrouver  les bureaux, les chaises de notre enfance. On va se retrouver avec des casiers en fer qui sont magnifiques. C'est exceptionnel. J'ai été ému quand je les ai vus parce que c'est quasiment ma jeunesse. On est sur "Retour vers le futur", sur ce genre de choses.  

"Comme je dis toujours, pour faire du social, il faut faire de l'économie."

Quel est le modèle économique de votre start up? Comment vous vous rémunérez puisque là, il n'y a pas de transactions ?  

Comme pour toute startup, il faut qu'il y ait un modèle économique, même si on navigue entre l'économie et le social. Comme je dis toujours, pour faire du social, il faut faire aussi de l'économie, sinon ça ne marche pas. Donc, on génère une économie sur deux parties. La première partie, c'est que lorsque les équipements sont vendus, nous prenons une commission de 15 % sur la transaction. Et ensuite, lorsqu'une entreprise souhaite se séparer de ses équipements, elle doit prendre un abonnement sur la plateforme qui est de 19 euros 50 pour que nous puissions générer toute la documentation nécessaire. 

Et surtout, nous gérons la transaction financière puisque nous sommes nous mêmes un tiers de confiance pour s'assurer que la transaction entre les deux acteurs se passe bien. Et de l'autre côté, donc, tout est gratuit pour les associations, ce qui est le moindre mal. Ce que nous souhaitions aussi c'est favoriser l'économie sociale et solidaire. Et donc, du coup, toute association qui est intéressée peut s'inscrire sur notre plateforme et récupérer gratuitement tous les dons qui sont faits pour les entreprises.  

"Le gaspillage c'est un truc de dingue, y a plus de 2 millions de tonnes de matériel qui partent à la benne."

Alors là, on est en plein cœur d'un sujet de société majeur. C'est l'économie circulaire. Comment éviter la surconsommation pour protéger l'environnement ? Ça, c'est une cause qui vous tenait à cœur ?

Auparavant, j'avais une start up que j'avais fondée, que j'ai revendu au bout de huit ans et c'est vrai que je m'étais dit si je dois me relancer, ce sera sur un projet qui a du sens.  Je pense que beaucoup de gens qui vont s'y reconnaître parce qu'on de plus en plus de personnes qui voulons donner du sens à notre travail, à nos actions. Toute la problématique, c'est que j'étais moi même bénévole dans une association et je me suis rendu compte qu'il y avait plein de petites associations qui n'avaient jamais accès à rien. Et du coup, je me suis dit comment on peut faire une passerelle entre l'entreprise et le monde associatif et on a voulu aussi travailler sur le gaspillage, c'est à dire que j'ai été confronté moi même au gaspillage en entreprise. 

C'est énorme. C'est un truc de dingue pour donner un chiffre, c'est plus de deux millions de tonnes par an d'équipements qui sont jetés à la benne. Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait pas de solution. Parce que je stocke et je mets à la benne. Il n'y a pas d'entre deux. 

"Nous avons équipé notre propre entreprise avec du matériel de seconde main, dépareillé, mais c'est qui est chouette, les chefs d'entreprise n'en ont pas conscience, il uniformise le mobilier alors que les gens aiment travailler quand ce n'est pas uniforme."

Et aujourd'hui, acheter de la seconde main, ce n'est plus un tabou, même dans le monde de l'entreprise ?  

Alors c'est même génial. La seconde main aujourd'hui, c'est devenu un jeu, c'est à dire que nous mêmes, on s'est équipé tout en seconde main. Ça nous a coûté rien et c'est magnifique parce qu'on a totalement dépareillé tout notre environnement. Aujourd'hui,  qu'est ce que vous voyez dans les entreprises ? Tout est stéréotypé, c'est à dire tous les bureaux sont blancs et les chaises noires. C'est une vision de direction. Ce n'est pas une vision de collaborateurs dans les bureaux qui aime bien quand tout le mobilier n'est pas forcément uniforme.

Tous les noms de domaine sont déposés, pas facile de trouver un nom pour notre entreprise

Votre entreprise s'appelle Scop 3. Alors vous m'avez expliqué que ça faisait référence à la COP 21. Mais surtout, vous m'avez dit en préparant cette interview que vous aviez eu beaucoup de mal à trouver un nom pour votre entreprise. C'est difficile aujourd'hui, quand on crée une startup, de trouver un nom qui n'a pas été déjà déposé ?

Et oui, ça a été une vraie complexité. On voulait un nom court parce que c'est beaucoup plus simple à interpréter. Et il se trouve qu'il y a des gros malins qui ont créé des programmes, qui ont mouliné toutes les lettres de l'alphabet, qui ont trouvé toutes les combinaisons sur des noms à deux ou trois, quatre, cinq, 6 lettres et ensuite ils ont déposé les noms de domaine. Donc aujourd'hui, quand vous cherchez un nom court il va falloir être très imaginatif pour arriver à trouver un nom qui n'existe pas et donc ne pas payer 5.000 euros 10.000 euros à un nom de domaine. Et c'est pour ça qu'on a dû mixer des lettres et des chiffres pour éviter de tomber dans ce piège là. 

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