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Licorne, grande brasserie alsacienne, attaque Lokorn, petit brasseur de Locronan à cause de son nom

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Une brasserie artisanale de Locronan, dans le Finistère, est attaquée par une brasserie alsacienne. La brasserie Licorne, qui a réalisé 110 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, lui demande de renoncer à son nom : Lokorn. Au motif que ce nom "constitue l’imitation de la marque Licorne".

Alexandre Berrurier et Tanguy Dupuis ont lancé la brasserie Lokorn en octobre 2023 Alexandre Berrurier et Tanguy Dupuis ont lancé la brasserie Lokorn en octobre 2023
Alexandre Berrurier et Tanguy Dupuis ont lancé la brasserie Lokorn en octobre 2023 © Radio France - Typhaine Morin

C'est l'histoire de deux amis d'enfance, Tanguy Dupuis et Alexandre Berrurier, qui se lancent dans l'aventure d'une brasserie artisanale en 2022. La fabrication de la bière réunit les deux hommes, et ils sont liés au Finistère par leurs compagnes. "La femme de Tanguy vient de Douarnenez, la mienne vient de Quimper, explique Alexandre. On a tiré un trait, on est allé au milieu à Locronan. Ce pouvait être pas être mal."

Douche froide

Le nom de la brasserie et tout désigné, ce sera donc Lokorn, Locronan en breton, un nom capable de s'exporter. "On voulait aussi s'affranchir des barrières régionales, détaille Tanguy Dupuis. On est à la fois une brasserie ancrée dans le tissu local breton, mais on est surtout la brasserie qui a du caractère", tournée vers le monde. Les deux amis déposent le nom à l'INPI, l'Institut national de la protection intellectuelle. Ils ouvrent une boutique à l'entrée du village. Mais il y a un peu plus d'un mois, c'est la douche froide.

"Nous avons reçu un recommandé de la part de la brasserie Licorne et de leurs représentants qui demandaient la nullité complète de notre marque", se souvient Alexandre. Face à la brasserie alsacienne qui a réalisé 110 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, les deux brasseurs ne comprennent pas. "Il y a peut-être une consonance phonétique, reconnaît Tanguy. Néanmoins, les premières syllabes : 'i" et "o", ça ne se ressemble pas."

Les deux hommes ne baissent pas les bras. "On a décidé de se défendre et on va aller jusqu'au bout. Soit, on perdait tout et on ne disait rien, sinon, autant mourir avec panache comme on dit. Ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on n'a pas droit de vivre." En attendant de connaître la décision de l'INPI, entre juin et octobre prochain, ils continuent de se développer. Ils ont produit 180 hectolitres de bière l'an dernier. L'objectif est d'atteindre 500 hectolitres en 2025. Ils ont aussi lancé une cagnotte sur Ulule pour pouvoir continuer à se battre pour faire vivre leur marque.

"Imitation de la marque"

De son côté, le responsable juridique de la brasserie Licorne indique par mail à France Bleu Breizh Izel que "cette demande en nullité s’inscrit dans le prolongement d’une décision du 4 février 2019 de l’INPI. Cette décision définitive, contre laquelle aucun recours n’a été introduit, énonçait : que la dénomination LOKORN constitue l’imitation de la marque LICORNE ; que le risque de confusion est encore accentué par l’identité des produits en cause [les bières] ; que la demande d’enregistrement est rejetée." Par ailleurs, l'entreprise reconnaît avoir "introduit le 15 janvier 2024 devant l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) une demande en nullité de la marque « Brasserie bretonne LOKORN ». Le dossier est en cours d’instruction devant cette autorité administrative. Aucun commentaire ne peut être formulé par la société BRASSERIE LICORNE à ce stade."

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