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La fabrication des bols bretons bientôt relocalisée près de Quimper 

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L'entreprise quimpéroise Les Céramiques de Cornouaille, deuxième acteur du marché du bol-prénom, va bientôt se transformer. Les Faïenceries de Cornouaille fabriqueront le fameux bol à Saint-Evarzec d'ici à quelques semaines.

Xavier Dutertre, gérant des Céramiques de Cornouaille, souhaitait cette relocalisation depuis longtemps, il a enfin pu franchir le pas Xavier Dutertre, gérant des Céramiques de Cornouaille, souhaitait cette relocalisation depuis longtemps, il a enfin pu franchir le pas
Xavier Dutertre, gérant des Céramiques de Cornouaille, souhaitait cette relocalisation depuis longtemps, il a enfin pu franchir le pas © Radio France - Thomas Biet

Avec leurs deux oreilles et leurs myriades de prénoms, les bols bretons figurent en bonne place dans tous les magasins de souvenirs de la région. Leur production représente un marché d'environ un million de bols vendus chaque année à travers la France. Parmi les acteurs du marché, l'entreprise de Quimper Les Céramiques de Cornouaille en produit quelque 350.000. C'est le deuxième acteur du marché derrière La Faïencerie de Pornic et devant la Faïencerie Henriot à Quimper.

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Des Céramiques aux Faïenceries de Cornouaille

Fondée en 1998, l'entreprise est passée par plusieurs modèles. "À l'origine, on a travaillé avec une faïencerie française qui nous fournissait ce qu'on appelle 'le biscuit', c'est-à-dire la pièce de terre qui est façonnée et cuite une première fois. On s'occupait ensuite de l'émaillage, la cuisson et de la décoration du bol", explique Xavier Dutertre, le gérant et cofondateur de l'entreprise. Mais le modèle ne tient pas, les coûts sont trop importants et risquent de faire couler l'entreprise.

De la sous-traitance à la relocalisation

L'entreprise décide donc de sous-traiter la fabrication des bols (en Pologne, en Chine puis plus récemment au Portugal) : "Les fabricants nous faisaient les bols émaillés et épongés et nous, on faisait la décoration, ce qui nous a permis de réduire nos coûts, d'accélérer notre capacité de production et notre rapidité de livraison en maintenant nos prix autour de 10 euros le bol, comme depuis 20 ans".

Grâce à ce modèle économique sain et à de gros efforts sur la consommation d'énergie (réduction de la consommation avec le concours d'une entreprise spécialisée), le rêve qui trottait dans la tête de Xavier Dutertre peut voir le jour : fabriquer les bols en Bretagne, malgré l'étonnement de certains. "J'ai prévenu mes fournisseurs que c'était fini, ils m'ont dit 'ouah, tu vas refabriquer en France', il y en a un qui m'a dit 'tu es fou !', peut-être, mais voilà". Les Faïenceries de Cornouailles sont nées.

Plus de trois millions d'euros investis

L'investissement est conséquent : un peu plus de trois millions d'euros pour acheter des machines ultra-modernes (fours, séchoirs, machine de modelage), disposer d'un nouveau local à Saint-Evarzec et embaucher un ingénieur céramique industrielle chargé de calibrer les machines et contrôler la production. Car le bol breton a beau paraître simple, le fabriquer n'est pas une mince affaire.

L'équipe d'une douzaine de personnes devrait passer à 17 ou 20 salariés selon les saisons. Le contrôle de la qualité sera aussi beaucoup plus facile : "Aujourd'hui, on ne peut pas être sûr de la qualité de tel ou tel produit, certains arrivent cassés à cause du transport", témoigne Baptiste Noailhac, l'ingénieur céramique.

"On va faire des dingueries"

Désormais, l'entreprise recevra des boudins d'argile venus de Limoges. La pâte sera façonnée pour donner un bol brut qui sera ensuite séché, épongé, émaillé avant d'être décoré. Un contrôle quasi-total de la chaîne de production qui va permettre beaucoup plus de liberté aux créateurs : "Tout est ouvert, si on veut faire des bols tout bleus, demain, on pourra le faire. On va pouvoir réfléchir aussi à d'autres produits". Et quand on lui demande s'il prévoit "des dingueries" comme disent les jeunes pour qualifier des essais insolites, la réponse fuse dans un sourire : "Il y aura des dingueries".

Les premiers bols 100% bretons sont attendus dans les toutes prochaines semaines.

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