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Les radars automatiques sont-ils plus souvent dégradés dans le Finistère ?

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20 ans après l'installation du premier radar automatique, la France en compte aujourd'hui près de 4.600. Des appareils souvent tagués, cassés voire incendiés. Ce vandalisme anti-radars a culminé lors de la crise des gilets jaunes en 2018, mais n'a jamais vraiment cessé. Exemple dans le Finistère.

A la sortie du pont de l'Iroise, le radar du Relecq-Kerhuon a encore été recouvert de peinture le 20 octobre. A la sortie du pont de l'Iroise, le radar du Relecq-Kerhuon a encore été recouvert de peinture le 20 octobre.
A la sortie du pont de l'Iroise, le radar du Relecq-Kerhuon a encore été recouvert de peinture le 20 octobre. © Radio France - Nicolas Olivier

20 radars fixes et 7 radars de chantier sont déployés sur le bord des routes du Finistère. D'après la préfecture, le seul appareil actuellement hors service est celui de Quimper (N165), brûlé récemment. Sauf que les autorités ne comptent pas les radars recouverts de peinture, qui continuent de flasher mais dont les images sont de fait inexploitables. C'est le cas de celui du Relecq-Kerhuon, à la sortie du pont de l'Iroise. Remis en service le 18 octobre après des mois d'indisponibilité, il a été de nouveau tagué le surlendemain. La routine.

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© Radio France - Nicolas Olivier

328 actes de dégradations en 5 ans

Car le phénomène n'est pas nouveau, les bonnets rouges et surtout les gilets jaunes s'étaient déjà massivement attaqués aux boîtes grises. "C'est un acte de résistance, pour la simple raison que c'est vraiment le symbole de l'Etat, le symbole du racket", confie un Finistérien qui a neutralisé à lui seul une demi-douzaine de radars ces dernières années, y compris par les flammes. Entre 2018 et septembre 2022, 328 actes de dégradations ont été recensés dans le Finistère, dont 22 destructions. Le département se classe 40e, assez loin des 760 dégradations commises dans la Marne. Le Morbihan (355) est 32e sur la période, d'après ces données officielles.

Comme une seule entreprise (ERS Fayat) est chargée de la maintenance du parc breton, il faut parfois plusieurs mois pour réparer un radar. Le vandalisme a un coût non négligeable pour l'Etat, entre 20 et 30 millions d'euros chaque année.

Lucratifs mais surtout efficaces

En 2022, le contrôle automatisé de la vitesse a rapporté 928 millions d'euros. Mais l'Etat a investi l'an dernier 3,7 milliards d'euros en faveur de la sécurité routière, soit quatre fois plus que ce que rapportent les radars. L'argent n'est pas le but principal, martèle François Drapé, secrétaire général de la préfecture du Finistère : "Les radars sont un outil important, souvent décriés. On dit que c'est un tiroir-caisse qui permet des rentrées d'argent. Mais ils sont implantés sur des secteurs vraiment dangereux et permettent ainsi une diminution des accidents."

La peur du radar fonctionne. Car s'il y a d'autres explications, les chiffres sont implacables : la mortalité routière a été divisée par deux en vingt ans.

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