Le ministère des Armées passe commande pour l'Ukraine auprès du constructeur toulousain Delair

Dans les locaux du constructeur de drones toulousain Delair, installé à Labèges depuis une dizaine d'années, c'est branle-bas de combat ce jeudi après-midi. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a décidé de faire le déplacement dans la banlieue toulousaine pour visiter l'entreprise, explique-t-on officiellement. Cette visite a surtout pour but d'annoncer une nouvelle grosse commande de drones passée par le ministère auprès de Delair alors que le conflit en Ukraine s'enlise ces derniers temps.

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Delair avait déjà construit des drones pour l'Ukraine

Au total 2.000 munitions téléopérées, plus communément appelés drones-kamikazes, vont être commandés à Delair et un autre constructeur français. L'entreprise toulousaine produira donc ces prochains mois une partie de ces drones.

"Delair est un partenaire fondamental pour l'aide à l'Ukraine mais aussi pour l'équipement nouveau pour les armées françaises", explique dès le début de la visite le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Et si l'entreprise a été choisie par le ministère pour cette commande, c'est parce qu'elle a déjà fabriqué des drones pour l'Ukraine : 150 drones achetés par la France en août dernier et envoyés ces derniers mois en Ukraine.

Cette nouvelle commande par le ministère des Armées vient confirmer encore un peu plus la place du constructeur toulousain au cœur de l'économie de guerre du gouvernement, mais le président de Delair, Bastien Mancini, se veut plus nuancé : "À l'origine, on est une entreprise civile et je suis sûr que le civil redeviendra une activité très importante pour nous. Ponctuellement l'économie de guerre c'est surtout une augmentation des cadences."

Après la première commande de drones pour l'Ukraine en août dernier, l'entreprise avait presque doublé ses effectifs pour tenir la cadence. Pour le moment le président de Delair affirme ne pas savoir combien d'embauches seront faites ces prochains mois.

Un contexte géopolitique tendu

Une chose est sûre : cette annonce n'arrive pas par hasard cette semaine. Depuis dimanche, le ton monte entre les pays occidentaux, notamment la France et la Russie. Avec pour commencer la déclaration du président Emmanuel Macron, lors d'une conférence en soutien à l'Ukraine tenue à l'Elysée, affirmant que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine n'était plus exclu.

Une déclaration qui a provoqué un tôlé dans l'opposition en France mais aussi à l'international : Vladimir Poutine n'a pas tardé à réagir non plus ce jeudi lors de son discours annuel à la nation, mettant en garde contre une menace réelle de guerre nucléaire en cas d'escalade du conflit en Ukraine.

En marge de sa visite, organisée en dernière minute, le ministre a déclaré qu'il fallait "qu'on soit lucide sur la réalité des menaces. On cherche aussi à expliquer à l'ensemble de nos concitoyens depuis un moment que la menace russe est plus forte encore aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a deux ans."