Le mildiou arrive et inquiète dans les vignes de Gironde

Le mildiou attaque. Les pluies début mai puis celles du 10 au 14 juin ont permis le développement de ces champignons en Gironde. Certains ceps ont déjà perdu 90% de leur récolte dans le Libournais. Des parcelles autour d'Yvrac ou de Créon ont été touchées, mais aussi à Lussac, près de Saint Emilion.

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Devant ses vignes, Eric Sabourdy-Pinaud du Chateau Vieux Busquet se désespère.

"Le mildiou s'est positionné sur la feuille. Les plus jeunes sont touchées, elles sont mortes. En plus il s'est positionné sur grappes. La récolte est morte."
— Eric Sabourdy-Pinaud

Il a perdu 2 de ses 28 ha. Son voisin, André Chatenoud est lui passé entre les gouttes. Son Chateau Bellevue a 12 ha en bio.

"Depuis ce week-end on voit quelques symptômes d'attaques sur des feuilles et sur grappes. C'est toujours inquiétant mais actuellement pour les parcelles touchées, elles le sont à 1 à 5%."
— André Chatenaud

Le traitement au cuivre a plutôt bien fonctionné dans son cas.

"Lorsque le champignon ou ses spores veulent rentrés dans l'organe de la plante, ils sont empêchées, annihilées par l'effet toxique du cuivre."
— André Chatenaud

Seulement le cuivre s'évacue dès les premières pluies, ce qui fait dire à André Chatenaud que le bio "c'est évidemment plus de travail et plus de soucis. On dort moins bien la nuit." Pour autant pas question de faire marche-arrière, mais c'est justement ce qui ne convainc pas Eric Sabourdy-Pinaud :

"Moi j'aime bien dormir la nuit. Non, mais l'avantage [du conventionnel] c'est que si on pose un produit, on est tranquille pour douze jours. Ce sont deux cultures différentes."
— Eric Sabourdy-Pinaud

Mais, qu'il soit en conventionnel ou en bio, tout le monde est concerné par le mildiou raconte Jean-Baptiste Meyrignac, conseiller viticole à la chambre d'agriculture de la Gironde.

"Du côté d'Yvrac, sur Saint-Loubès, j'ai des structures qui ont perdu près de 30% de la récolte. On a une année très compliqué. Les viticulteurs sont obligés de traiter."
— Jean-Baptiste Meyrignac, conseiller viticole à la chambre d'agriculture de la Gironde

Il s'inquiète pour toute la profession.

"Economiquement, ce n'est pas possible, c'est difficile à gérer. Ça passerait si on avait eu trois belles années. Mais une année, les viticulteurs ont perdu 80% de leur récolte à cause de la grêle. Il n'y a pas beaucoup d'exploitations ou d'entreprises qui peuvent se permettre de perdre autant d'argent. La pérennité des entreprises est engagée sur certains secteurs."
— Jean-Baptiste Meyrignac

D'autant qu'il prévient déjà : un autre champignon - celui de la pourriture noire menace aussi les vignes. Le député PS, Florent Boudié est venu rencontrer quelques viticulteurs pour "porter attention à la filière. Combien de Rafales vendus en France pour atteindre 12 milliards d'euros à l'exportation ? C'est le poids de la viticulture. Combien de Rafales pour 500.000 emplois ? C'est aussi le poids de la viticulture ".

"On ne peut pas faire sans les traitements. Il faut les diminuer. Il faut les rationaliser. Il faut que la recherche permette des innovations. Les pratiques évoluent de manière considérable. Les traitements sont nécessaires et utiles."
— Florent Boudié

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