Corse : "Il ne pourra pas y avoir d'émancipation nationale, sans émancipation sociale", Jean Brignole (STC)

Pour marquer le cap de ses 40 ans, le Sindicatu di i Travagliadori Corsi va organiser un grand événement le 1er mai à Corte. Un événement qui se veut une rétrospective des quatre décennies de combats écoulées pour le syndicat, explique Jean Brignole, invité de la rédaction de France Bleu RCFM ce mardi 23 avril. À la tête du syndicat en tant que cinquième secrétaire général pendant 13 ans avant de passer le flambeau à Patrick Clémenceau-Fieschi en 2023, ce dernier a partagé ses réflexions sur l’histoire et la mission du STC. “Notre ADN, c’est que la libération sociale et la libération nationale sont indissociables et complémentaires”, ajoute-t-il. “Il ne pourra pas y avoir d’émancipation nationale sans une émancipation sociale”.

"On ne peut être que fédérateur"

Jean Brignole a également souligné la capacité du STC à fédérer divers courants politiques même dans les moments les plus durs. “Lorsqu’on fait passer l’intérêt des travailleurs et l’intérêt national avant tout, on ne peut être que fédérateur”, ajoute-t-il, rappelant une manifestation initiée par le STC en 1999, après l’incarcération du secrétaire général de l’époque, Etienne Santucci, qui a vu “les nationalistes se retrouver après des périodes sombres”. L’importance de l’identité et de la continuité du STC a été un autre point-clé abordé par le syndicaliste. “Nous avons gardé notre sigle, nous avons gardé notre ADN, et nous continuerons à le garder”, a-t-il déclaré, affirmant que “cette constance a contribué à la solidité et à l’influence du syndicat au fil des années”.

"Garantir que les progrès ne bénéficient pas uniquement à certains"

Concernant l’autonomie de la Corse, Brignole souligne l’importance de ce statut pour les progrès sociaux futurs. “Pour nous, la conférence sociale est indispensable si on veut véritablement réussir un statut d’autonomie, parce qu’un statut d’autonomie sans avancées sociales, ça ne peut pas correspondre, ça peut correspondre peut-être à des partis politiques, mais sûrement pas à notre organisation syndicale”, estime-t-il. Et de conclure : “Si demain on veut instaurer un SMIC Corse, si on veut instaurer des conventions collectives interprofessionnelles, il faut que ces avancées soient ancrées dans le statut d’autonomie. C’est le seul moyen de garantir que les progrès ne bénéficient pas uniquement à certains mais à tous les travailleurs corses. Cela représente une évolution fondamentale pour l’avenir de notre île”.

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