Fussy : des conditions de travail très difficiles à l'Ehpad de Boisbelle

Les salariés de l'Ehpad de Boisbelle à Fussy étaient en grève ce mercredi 3 avril. Certains ont manifesté à l'entrée de l'établissement alors que la maison de retraite fêtait ses dix ans. Parmi les manifestants rassemblés, Imane, aide-soignante depuis deux ans. Elle dénonce notamment l'amplitude horaire des journées de travail et le turn-over : "On a trois heures de pause dans la journée, mais on commence à 7h pour terminer à 20h. Ça fait une amplitude de treize heures payées dix ! C'est pour cela qu'on a du mal à trouver du personnel pour combler les absences. On tourne à trois aides-soignantes au lieu de six. Les infirmières font des roulements à trois au lieu de quatre. Une d'entre elles vient de poser sa démission et une autre devrait suivre. Ça va donc encore être pire. On a l'impression de travailler à la chaîne. On n'arrive plus à faire convenablement les transmissions pour s'adapter aux besoins des résidents. Moi, je reste parce que j'ai envie de faire bouger les choses, mais c'est difficile."

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Certaines familles se sont jointes par solidarité aux salariés grévistes : "Le personnel est vraiment charmant mais on voit bien qu'elles manquent de temps, confie la fille d'une résidente. Certaines sont même en souffrance à cause de toutes ces heures à rallonge et du manque de personnel. On voit bien le turn-over et les absences qui se multiplient sans remplacement. On a l'impression qu'on ne les considère pas de façon respectueuse."

Le comportement de l'ancienne directrice est aussi dans le collimateur de certains salariés. Elle aurait poussé à la démission certains personnels comme Cécile : "Elle n'est plus la responsable attitrée de l'établissement mais elle vient encore tous les jours. Lors des transmissions, cette dame enlève les polaires des aides-soignantes, elle les jette par terre et elle s'en va ! Et personne n'ose rien dire car tout le monde en a peur. Je suis contente de voir que certains aujourd'hui ont décidé de relever la tête. Cette dame se sent intouchable. J'ai alerté plusieurs fois la DRH, mais sans que rien ne change. Finalement, j'ai démissionné comme beaucoup. En dix ans, une quarantaine de personnes sont parties, comme moi."

La direction met en avant aujourd'hui sa volonté de dialogue. Un échange de trois heures a d'ailleurs eu lieu avec les personnels et les familles. Julien Moreau, directeur général de MBV (Mutuelle du Bien Vieillir) indique qu'une diminution de l'amplitude de travail sera prochainement mise en place. Elle sera ramenée à douze heures. Une nouvelle réunion sera programmée dans trois mois avec les familles et les salariés pour un point d'étape. Un rassemblement est prévu ce jeudi 4 avril à 11h00 au rond-point de Saint-Doulchard, devant l'hypermarché Leclerc , dans le cadre de la journée nationale d'action du secteur social et médico-social organisé par l'intersyndicale CGT, Force ouvrière et Sud.