ExxonMobil : "C'est l'incompréhension parce qu'on avait des projets sur la plateforme pétrochimique" dit un délégué CGT

"C'est la stupéfaction". Les mots de Germinal Lancelin résument l'état d'esprit des ouvriers depuis qu'ils ont appris jeudi 11 avril la suppression en 2025 de 647 postes sur 850 à la plateforme pétrochimique ExxonMobil de Gravenchon à Port-Jérôme-sur-Seine. Le géant pétrolier américain a annoncé l'arrêt définitif du vapocraqueur, à savoir l'ensemble de la chaîne de production de plastique, soit 70% de l'activité de la pétrochimie. Seules les unités de production de lubrifiants vont rester actives.

"C'est vraiment un coup de bambou qu'on a pris sur la tête en apprenant cette nouvelle", témoigne en direct sur France Bleu Normandie ce lundi Germinal Lancelin, le délégué CGT pour la partie chimie d'ExxonMobil Gravenchon. "C'est l'incompréhension parce qu'on avait énormément de projets en cours sur la plateforme pétrochimique, des projets de fusion avec le pétrole qui étaient quasiment actés, des projets de transition énergétique et écologique avec un gros projet de plastique circulaire qui est apparemment abandonné. On ne comprend pas cette décision puisque ça fait plusieurs années qu'on fait des bénéfices records au niveau du groupe. En France, encore pour 2023, la partie pétrole a fait presque un milliard d'euros de bénéfices."

Inquiétude au-delà d'ExxonMobil

647 emplois supprimés chez ExxonMobil, ce sont potentiellement 3.000 personnes qui vont en souffrir, si l'on prend en compte les sous-traitants, sans parler de toutes les répercussions sur le commerce et les services publics. "C'est un vrai cataclysme pour tout le bassin d'emploi", poursuit Germinal Lancelin. "Avec tous les emplois induits, on va être entre 3.000 et 5.000 suppressions d'emplois sur tout le secteur. On a inquiétude pour toutes les autres entreprises qui dépendent de la chimie Exxon." La CGT annonce déjà une mobilisation des salariés, des sous-traitants et de toute la population pour ne pas accepter cette fermeture.