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Déficit public : impôts, taxe sur les superprofits, chômage, ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal

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  • France Bleu

Invité du journal de 20h de TF1 ce mercredi soir, Gabriel Attal a confirmé que les impôts des Français n'augmenteront pas, malgré le dérapage du déficit public de la France. Il a aussi affirmé ne pas avoir de "dogme" sur une taxe sur les superprofits.

Gabriel Attal était invité du journal de TF1 ce mercredi soir Gabriel Attal était invité du journal de TF1 ce mercredi soir
Gabriel Attal était invité du journal de TF1 ce mercredi soir © AFP - ALAIN JOCARD

Après un séminaire du gouvernement à Matignon aux allures de conseil des ministres ce mercredi après-midi, le Premier ministre était l'invité du 20h de TF1. Il a évoqué les mesures prises afin de combler le déficit public, caractérisé par des recettes inférieures aux dépenses, qui a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154,0 milliards d'euros. Objectif des 3% maintenu, hausse d'impôts écartée, taxe sur les superprofits : voici ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal.

L'objectif des 3% maintenu

Le Premier ministre français Gabriel Attal a affirmé qu'il conservait "l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027""Il y a beaucoup de gens qui disaient que c'était improbable qu'on ramène le déficit sous les 3% en 2018 quand on l'a fait avec le président de la République. Moi, ce que je dis, c'est que oui, nous gardons l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027", a-t-il assuré sur TF1, alors que la note de la France pourrait être dégradée par les agences de notation financière dans les prochaines semaines. Parmi elles, l'agence Moody's a jugé mercredi "improbable" la réalisation des objectifs budgétaires de la France d'ici 2027.

La règle des 3%, conformément aux traités européens, est une règle économique qui stipule que le déficit public d’un Etat de l’Union européenne ne doit pas dépasser 3% de son produit intérieur brut (PIB).

Pas de hausse d'impôts

Gabriel Attal a promis que les impôts des Français n'augmenteraient pas malgré le dérapage du déficit public. "J'ai deux lignes rouges", a affirmé le chef du gouvernement : "ne pas augmenter les impôts des classes moyennes des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s'en sortir convenablement tout seuls", ni ceux "pour ce qui permet de financer le travail des Français".

"Je n'ai jamais eu de dogme" sur la taxe sur les superprofits

Sur TF1, le Premier ministre n'a pas écarté la mise en place d'une taxe sur les superprofits. "Je n'ai jamais eu de dogme sur le sujet" a déclaré Gabriel Attal, rappelant que les énergéticiens et les laboratoires de biologie avait déjà été soumis à une taxe spécifique.

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) avait déjà déclaré vouloir pousser la majorité à "entamer une réflexion" sur les entreprises réalisant des "superprofits" ou versant des "superdividendes". Bruno Le Maire, d'abord fermé à cette idée, et qui assurait vendredi que le gouvernement n'envisageait pas de taxer d'autres superprofits que ceux des énergéticiens s'est cependant dit "ouvert aux discussions", même si pour lui "la vraie solution" réside plutôt dans la baisse des dépenses publiques.

Nouvelle réforme de l'assurance-chômage

Interrogé sur l'assurance-chômage, Gabriel Attal a expliqué vouloir réduire la durée d'indemnisation des chômeurs "de plusieurs mois", mais "je ne pense pas qu'il faille que ça aille en-dessous de douze mois", alors que la durée est actuellement de dix-huit mois en règle générale, a-t-il déclaré sur TF1. Il a demandé à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de "préparer de nouvelles négociations" pour une "vraie réforme, plus globale".

Le Premier ministre Gabriel n'a pas justifié ce nouveau tour de vis par la situation budgétaire de la France, mais a expliqué vouloir favoriser le retour à l'emploi. Cette nouvelle réforme de l'assurance chômage est contestée par les syndicats, après celles controversées de 2019 et de 2023.

Le chef du gouvernement a également évoqué les deux autres "pistes" pour réformer l'assurance-chômage : à savoir toucher au temps minimal qu'il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage - aujourd'hui six mois lors des deux dernières années - et le "niveau d'indemnisation du chômage". Cette dernière "piste" a "moins (sa) préférence" mais "on va laisser les partenaires sociaux travailler", a-t-il dit.

"Je veux que nous ayons les paramètres de cette réforme à l'été pour qu'elle puisse entrer en vigueur d'ici à l'automne, comme je m'y suis engagé", a-t-il ajouté. "Mon objectif, ce n'est pas de m'en prendre à tel individu ou aux chômeurs, c'est de faire bouger un système pour inciter davantage à la reprise d'emploi", a encore estimé le Premier ministre.

"Désmicardiser la France"

Gabriel Attal a souhaité, pour "désmicardiser" la France, "revoir le système des allégements de cotisations" pour que cela incite "davantage à augmenter" les bas salaires. " On a un système qui fait que, en fait, il n'y a plus beaucoup d'intérêts pour quiconque d'augmenter les salariés qui sont au SMIC. L'employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au SMIC, il va à la fin gagner moins", a justifié sur TF1 le Premier ministre. "Il faut avoir des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés", a-t-il insisté, indiquant avoir confié une mission "à deux économistes qui vont vous faire des propositions au mois de juin sur le sujet".

"Une grande initiative" pour "mieux prévenir les accidents au travail"

Le Premier ministre Gabriel Attal a également indiqué mercredi vouloir lancer "une grande initiative" pour "mieux prévenir les accidents au travail" et "améliorer la qualité de vie au travail". "On a trop d'accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail", a déclaré le chef du gouvernement sur TF1, évoquant notamment la statistique de "deux" morts par jour. Pour améliorer la situation, Gabriel Attal prévoit de "réunir l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu'il y ait une grande initiative prise sur ce sujet".

"On doit mieux prévenir les accidents du travail et on doit améliorer la qualité de vie au travail les conditions de travail des Français, notamment de ceux qui ont les métiers les plus pénibles", a encore ajouté Gabriel Attal. En 2021, on dénombrait encore 640.000 accidents du travail, dont 39.000 graves et 696 mortels, selon des chiffres de l'Assurance maladie.

Mauvaise élève à l'échelle de l'Union européenne, la France arrive au 4e rang des pays les plus touchés par ce fléau, derrière la Lettonie, la Lituanie et Malte, selon des données d'Eurostat portant sur l'année 2021.

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