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Assurance-chômage : Gabriel Attal réunit son gouvernement pour réfléchir à une réforme et réduire les dépenses sociales

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  • France Bleu

Gabriel Attal réunit son gouvernement mercredi matin pour un séminaire consacré au travail, et notamment à l'assurance-chômage. Les dépenses sociales sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé en 2023. Sophie Binet, patronne de la CGT, dénonce un "braquage".

Le gouvernement veut une réforme de l'assurance-chômage pour réduire les dépenses sociales Le gouvernement veut une réforme de l'assurance-chômage pour réduire les dépenses sociales
Le gouvernement veut une réforme de l'assurance-chômage pour réduire les dépenses sociales © AFP - Magali Cohen / Hans Lucas /

Un séminaire aux allures de Conseil des ministres. Ce mercredi matin, Gabriel Attal réunit son gouvernement pour plancher sur les sujets en lien avec le travail. Celui de l'assurance-chômage sera particulièrement dans le viseur de l'exécutif, au lendemain de la publication des chiffres du déficit public. Le Premier ministre et son équipe cherchent à réduire les dépenses sociales pour corriger le tir.

"Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité avec toujours un fil rouge (...) celui du travail" parce que "plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances", a assuré le Premier ministre mardi, en citant la réforme de l'assurance-chômage. Selon Matignon, le séminaire gouvernemental portera sur l'incitation à la reprise d'emploi, dont font partie les réformes contestées du RSA (revenu de solidarité active, ndlr) et de l'assurance-chômage, sur la "désmicardisation" ou les bas salaires, et sur les nouvelles formes de travail comme la semaine en quatre jours, encore au stade expérimental.

Autant de priorités que Gabriel Attal avait développées dans sa déclaration de politique générale fin janvier. Or le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage inédit du déficit public de la France, qui a atteint 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que ce qu'avait prévu le gouvernement, compliquant l'objectif de désendettement pourtant réaffirmé par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui exclut d'augmenter les impôts.

"Stigmatisation populiste"

Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, notamment dans les secteurs de la transition écologique, du travail ou de l'éducation, en réponse à des recettes fiscales moins dynamiques qu'espéré en 2023. Mais des économies supplémentaires dès cette année seront nécessaires, a prévenu Bruno Le Maire, se refusant pour le moment à donner une estimation. Et c'est surtout dans le budget 2025 que des efforts devront être réalisés, estimés par Bercy à "au moins 20 milliards" d'euros.

Parmi les pistes envisagées par l'exécutif pour doper l'emploi et faire des économies figure une nouvelle réforme de l'assurance-chômage que contestent les syndicats, après celles controversées de 2019 et de 2023. Gabriel Attal entend "rouvrir" ce chantier, en défendant "un modèle social qui incite davantage à l'activité". Bruno Le Maire répète depuis des semaines qu'il faut réduire la durée d'indemnisation des chômeurs, arguant que les réformes de structures sont nécessaires pour atteindre le plein emploi.

Il plaide pour une reprise en main "définitive" par l'État de l'assurance-chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic, organisme paritaire. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail. Les responsables des cinq grandes centrales syndicales ont appelé le 18 mars à renoncer à une nouvelle réforme et à "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs".

"Il faut organiser la discussion avec les organisations syndicales", martèle Sophie Binet

Invitée de France Bleu Roussillon ce mercredi matin, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT a dénoncé une déclaration de guerre de la part du gouvernement, rappelant que "ce sont les acteurs sociaux qui doivent gérer l'assurance-chômage, pas besoin d'un séminaire pour 'brainstormer"". Lors des dernières négociations en décembre, la CGT n'a pas signé l'accord de gouvernance, estimant qu'il y avait "des reculs". Sophie Binet estime que le gouvernement veut imposer "une réforme violente" pour les personnes "privées d'emploi".

Rappelant le déficit public, la patronne de la CGT estime que le gouvernement a "braqué la caisse" et veut maintenant "nous faire payer". "Le problème, c'est que ces mesures d'austérité que le gouvernement veut nous imposer, un peu comme la saignée de Molière qui, en fait, accélère la mort du patient", a-t-elle défendu. Selon elle, ces politiques d'"austérité" "sont très dangereuses parce qu'elles risquent d'avoir un effet récessif et donc d'augmenter les difficultés économiques du pays".

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