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Comment la Grèce veut sortir de l'austérité

Par
  • France Bleu

Après la victoire du parti radical de gauche Syriza, la Grèce veut défier l'Europe pour se sortir de l'austérité. Quelle va être la politique du premier ministre grec, Alexis Tsipras ? Et quelles sont les leviers qu'il pourra employer pour améliorer le niveau de vie et la situation économique de son pays ? Francebleu.fr dresse les pistes de la Grèce en trois points.

Alexis Tsipras est à la tête de Syriza, le parti de la gauche radicale en Grèce
Alexis Tsipras est à la tête de Syriza, le parti de la gauche radicale en Grèce © Maxppp

La victoire de Syriza, le parti radical de gauche, aux élections législatives grecques ce dimanche démontre la volonté des Grecs de se sortir de la crise. Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre, a été élu parce qu'il a l'intention de défier les créanciers qui, trop sévères, empêchent le pays de se sortir de l'eau.

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Une union avec la droite souverainiste

Pour former un gouvernement, Syriza, qui manque la majorité absolue de justesse, doit s'allier avec le parti souverainiste des Grecs indépendants, un courant de droite issu d'une scission au sein de l'ancienne majorité.

L'alliance, qui a été confirmée hier avec l'annonce du nouveau gouvernement , s'explique par des positions eurosceptiques très semblables, mais l'ancienne majorité a toujours tenu des propos moins extrémistes que Syriza, ce qui peut contribuer à rassurer les pays de l'UE sur la ligne du nouveau gouvernement.

La Grèce contre l'Europe ?

Certains États membres de la zone euro ne cessent pourtant pas de se faire du souci pour la stabilité financière de l'Union européenne. La Grèce doit énormément d'argent à ses comparses européens et ces derniers s'inquiètent des récentes déclarations de Tsipras, qui évoque la possibilité de demander l'annulation pure et simple d'une partie de la dette grecque.

Qui détient la dette grecque ?
Qui détient la dette grecque ?

La Banque centrale européenne a rapidement menacé la Grèce de ne plus lui apporter son soutien  si le pays se décide réellement à refuser de rembourser en totalité ses créanciers. La BCE a ainsi déclaré : "Il n'appartient pas à la BCE de décider si la Grèce a besoin d'un allégement de la dette. Mais il est absolument clair que nous ne pouvons être d'accord avec l'allégement d'une dette qui comprend des obligations grecques détenues par la BCE."

En d'autres termes, si la Grèce refuse de rembourser la BCE, la BCE ne soutiendra plus les banques grecques. Avec pour risque, à terme, de voir la Grèce sortir de l'Euro  si elle devait se retrouver à nouveau dans une situation de faillite.

En écho, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé du nouveau gouvernement qu'il honore tous les accords conclus entre la Grèce et les instances de la zone euro, y compris ceux validés avant 2015.

D'autres pays se sont également fait entendre, comme la Finlande, qui se montre ferme mais compréhensive . Son premier ministre, Alexander Stubb, a ainsi annoncé qu'il "*n'y aura pas de remises de dette, mais [que] nous sommes prêts à discuter d'une extension du programme de renflouement ou des échéances", * la prochaine étant fixée pour le 28 février 2015.

La Grèce, laboratoire pour la relance ?

Les mesures que devraient mettre en place le premier ministre grec, comme une hausse du salaire minimum, vont-elles avoir un effet bénéfique sur l'économie ? La Grèce, qui a montré que l'austérité seule était inefficace pour relancer une économie, va devenir ces prochains mois le centre d'attentions de pays qui se retrouvent à leur tour dans des situations similaires.

En Espagne notamment, Syriza inspire. Les prochaines élections, qui se tiendront en 2015 dans la péninsule ibérique, pourraient avoir un dénouement similaire. Rendez-vous est donné aux partis de gauche pour les élections municipales espagnoles de mai, les régionales partielles au printemps et en septembre et enfin les législatives, prévues en novembre.

Par effet de dominos, rien n'indique qu'une telle situation ne pourrait pas aussi se produire en Irlande ou au Portugal. Le Portugal ne dispose pas à ce jour de formation politique semblable à Syriza. Mais en Irlande, une large alliance anticapitaliste émerge, l'Anti-Austerity Alliance.

Et en France, Jean-Luc Mélenchon, qui connait depuis dimanche un regain de présence dans les médias , prédit "une page nouvelle pour l'Europe" . A travers la victoire de Tsipras, il perçoit "une occasion de refonder l'Europe, qui est devenue l'Europe fédérale des libéraux."

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