Casino : les salariés du siège de Saint-Étienne sont un peu soulagés, mais méfiants et fatigués

Le sentiment qui domine ce mercredi matin devant le siège historique de l'enseigne Casino à Saint-Étienne (Loire) c’est "Ca aurait pu être pire". Pire que les 554 suppressions de postes annoncées par la direction. "Il y a eu beaucoup de larmes, raconte Nadine, parce qu'il y a quelques mois on se croyait tous licenciés, mais maintenant il y a un peu d'espoir". De l'espoir, même si après 42 ans elle ne sait pas encore si elle va garder son poste à la comptabilité.

L'incertitude, constante depuis le mois de novembre, commence à peser dans toutes les têtes comme chez Véronique, assistante d’achats : "Surtout ces dernières semaines, on sent qu'on en a tous marre, je trouve les gens plus à cran depuis 2-3 semaines, l'attente est pénible."

"1000 personnes qui restent au siège, ça paraît beaucoup"

Attendre encore, car les chiffres dévoilés ce 24 avril ne sont que des estimations de la part de la nouvelle direction, emmenée par le Tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor.
Au total, entre 1 293 et 3 267 postes qui vont être supprimés. Une fourchette large, parce qu'on ne connaît pas le nombre de magasins et d'entrepôts qui pourront encore être repris d'ici septembre. Il resterait 26 hyper et supermarchés sans repreneur selon l'intersyndicale.

"On voit bien que l'activité a beaucoup baissé"

De quoi rendre sceptique certains salariés du siège : "On voit bien que l'activité a beaucoup baissé, puisqu'il y a moins de magasins et il y en aura encore moins", explique Anne en charge des promo depuis 36 ans pour tous les magasins Casino, "1000 personnes au siège, pour s'occuper des magasins de proximité c'est beaucoup. Après on ne sait pas, peut-être qu'ils vont faire venir à Saint-Etienne des activités qui étaient faites ailleurs avant, je ne sais pas".
D'après le député de la Loire Quentin Bataillon, un service client devrait être rapatrié du Portugal au siège de Saint-Etienne, qui accueillera aussi un service catalogue ainsi que les services paie et informatique.

Certaines incertitudes pourraient être levées les 6 et 7 mai prochain, date d'une nouvelle rencontre entre la direction et les comités sociaux et économiques. Suivront les négociations sur le plan de sauvegarde de l'emploi, à partir de mai-juin, pour une durée qui pourrait aller jusqu'à quatre mois selon les syndicats.