Casino : un millier de personnes manifestent pour tenter de sauver l'entreprise stéphanoise

Les salariés de Casino étaient en grève mardi 5 décembre, une manifestation s'est élancée à Saint-Étienne entre le siège du groupe et la préfecture de la Loire. L’intersyndicale menace de maintenir le mouvement jusqu'à la fin du mois. Le groupe Casino est en grande difficulté financière et pourrait vendre beaucoup plus de magasins que prévu. 

"On défile parce qu'il y a des milliardaires qui vont faire n'importe quoi"

En tête de cortège, Linda tient un portrait de Geoffroy Guichard, le fondateur du groupe Casino en 1898 : "Il doit se retourner dans sa tombe ! Casino c'est plus qu'une entreprise, c'est une famille et aujourd'hui, on défile parce qu'il y a des milliardaires qui vont faire n'importe quoi et qui vont démanteler le groupe".

Les salariés ne se font plus guère d'illusion sur leur avenir depuis qu'ils ont appris que Casino, qui croule sous 6 milliards de dettes, s'apprêterait à céder tous ses hypermarchés et supermarchés et pas seulement les 119 déjà vendus à Intermarché et Auchan. Ce n'est donc plus du tout ce qui était prévu dans le plan de reprise du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

"Saint-Étienne va se retrouver sinistré"

Une situation qu’ils sont malheureusement nombreux à avoir vu venir, comme Charles par exemple, aujourd’hui à la retraite après 41 ans de Casino, dont des années de syndicalisme : "À la mort d'Antoine Guichard, le dernier patron, on a vu arriver Jean-Charles Naouri qui a pris toutes les rênes, il a changé la façon de faire, en financier qu'il est".

Dans la Loire, ce sont environ 4.000 personnes qui travaillent pour Casino, dont environ 2.000 au siège : "Si on ferme, il n'y a pas que nous, il y a aussi toutes les entreprises qui travaillent pour Casino. Saint-Etienne va se retrouver sinistré ! Déjà que ce n'est pas facile de trouver du travail", souligne Nathalie.

"Il faut se préparer au pire"

Dans le cortège, il y avait aussi des élus : le député Renaissance Quentin Bataillon, le sénateur Pierre-Jean Rochette, le maire de Roche-la-Molière Eric Berlivet, ou encore des élus d'opposition au conseil municipal de Saint-Etienne.

"Il faut se préparer au pire en disant que l'on ne peut pas avoir une perte sèche de 2.000 emplois", explique Pierre-Jean Rochette, "Donc il faut que ce soit compensé par l'arrivée d'une autre entreprise ou d'une administration, mais pour le moment, il faut surtout que Bruno Le Maire nous dise comment il compte mettre la pression sur les repreneurs pour que l'on ne perde pas le siège de Casino à Saint-Etienne, ce qui serait un drame".

L'intersyndicale a été reçue par le préfet, mais aussi par le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, qui a d'ores et déjà un rendez-vous prévu au Ministère de l'Économie, à Bercy, ce vendredi. La prochaine étape pour les syndicats, ce sera ce jeudi 7 décembre, ils ont rendez-vous avec la direction du groupe et le consortium de repreneurs.